Accès Rapide
S'identifier

Lja.fr : le site d’information en prise directe avec l’actualité des cabinets d'avocats et des directions juridiques. Chaque jour, l’actualité du droit grâce à nos news, portraits, fiches pratiques et points de vue d’experts.

Image

«L’arbitrage est l’une des voies de règlements des différents en droit du travail depuis de nombreuses années»

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

Paru dans La Lettre des Juristes d’Affaires, N°1325 du 13/11/2017

Les récentes ordonnances en droit du travail ont notamment pour objet de réformer le licenciement, en facilitant le dialogue entre les parties, en réduisant les délais de recours et en permettant d’anticiper les coûts des dommages et intérêts. Certains professionnels regrettent néanmoins l’absence totale de référence aux modes alternatifs de règlements des conflits qui représentent pourtant une solution pertinente et adaptée à certains contentieux très techniques. Explications de Benoît Girardin, secrétaire général du Centre national d’arbitrage du travail.

L’arbitrage est-il possible en droit du travail ?

Image
Absolument ! Même si quelques réfractaires pensent encore l’inverse, l’arbitrage est l’une des voies de règlements des différents en droit du travail depuis de nombreuses années. Si les lois Auroux de mai 1982 avaient pu laisser penser que seuls les conseils de prud’hommes étaient compétents pour connaître de ces litiges, l’examen des débats parlementaires démontrent clairement la légalité du recours à l’arbitrage. La jurisprudence de la chambre sociale est d’ailleurs venue consacrer ce principe. La Cour de Cassation a ainsi affirmé par un arrêt du 16 février 1999 que la clause compromissoire insérée dans un contrat international de travail était licite. (Cass. soc 16 février 1999, bull.civ V, n° 78). Puis, dans un arrêt du 30 novembre 2011, elle a retenu la licéité de la clause compromissoire figurant dans un contrat de travail français à la condition que la clause soit opposable au salarié, c’est à dire à la condition que ce dernier puisse s’opposer à sa mise en œuvre. (Cass. soc 30 novembre 2011, n° 11-12.905, 11-12.906, 2512). La position de la chambre sociale a d’ailleurs nourri le droit de l’arbitrage qui, par la loi Justice du XXI siècle, a modifié l’article 2061 du code civil qui reconnaît désormais la validité de la clause compromissoire, quelle que soit la qualité des parties, et notamment dans les relations entre particuliers et donc, à titre d’exemple entre un employeur et un salarié, sous réserve qu’ils l’aient acceptée.

Quel est son intérêt en droit du travail ?

Le recours à l’arbitrage peut permettre le traitement en quelques mois d’un litige complexe ayant par exemple vocation à être évoqué devant des juridictions distinctes. C’est la situation classique du licenciement contesté du dirigeant bénéficiant d’un contrat de travail et d’une clause d’earn out. Deux tribunaux différents doivent alors être saisis et il faudra entre 4 et 8 ans de procédure pour parvenir à une décision définitive quand le tribunal arbitral rendra sa sentence en 6 mois. De plus l’objet de la juridiction prud’homale est de permettre aux employeurs et aux salariés d’être jugés par leurs pairs regroupés au sein des sections industrie, commerce, agriculture, activités diverses et encadrement. Or les sections n’ayant pas évolué depuis la loi Boulin de 1979, nombre de professions et/ou de secteurs d’activité, comme l’informatique, la banque et l’assurance, ainsi que certaines catégories de personnels comme les cadres dirigeants, ne sont plus représentés au sein des conseils de prud’hommes. Outre la rupture d’égalité pour les personnes concernées, les conseillers prud’homaux sont parfois désorientés par un secteur d’activité dont ils ignorent tout ou par les sommes en jeux propres à certaines activités. En recourant à l’arbitrage, les parties sont assurées que le dossier sera traité par un (ou trois) arbitre(s) technicien(s) experts de la question à trancher qu’ils auront choisis.

Que propose le Centre national d’arbitrage du travail ?

Le CNAT est le premier centre consacré au droit du travail et créé par des avocats. Hubert de Flichy en est le président, Thomas Clay et Henri-José Legrand en sont les vice-présidents et le conseil d’administration est composé de confrères intervenant pour la défense tant des employeurs que des salariés. Le centre fournit une liste indicative d’arbitres, constituée d’avocats, d’anciens magistrats, de DRH, de professeurs, etc. Un règlement intérieur prévoit également une procédure simple, rapide et efficace. Pour recourir à l’arbitrage du CNAT, les parties signeront le plus souvent un compromis d’arbitrage ou inséreront dans le contrat de travail une clause compromissoire. Je précise que le CNAT propose une rédaction type de clause compromissoire ainsi qu’un modèle de compromis d’arbitrage. Il prévoit également les modalités de calcul des honoraires de l’arbitre.

Justement, la question du coût n’est-elle pas un frein pour les parties ?

Je ne le crois pas. Notre règlement intérieur prévoit que les deux tiers des honoraires de l’arbitre seront pris en charge par l’employeur. En outre, le dossier d’arbitrage sera traité le plus souvent en six mois, contre quatre à huit ans parfois devant les tribunaux judiciaires. Les frais d’avocats seront dès lors considérablement réduits. C’est donc une opportunité pour les parties, mais également pour les avocats qui ont alors l’occasion en quelques mois de voir leurs dossiers traités et jugés dans les moindres détails par des experts qu’ils auront choisis.

arbitrage Benoît Girardin

Le grand test de l'été

- 807 vues

Compliqué de s’y retrouver dans le mercato incessant des professionnels du droit des affaires. Fort heureusement la LJA a les oreilles ouvertes…

Cinq cabinets sur le Bimbo de Guinguet

- 610 vues

Pour transmettre le fabricant de chocolats et de confiseries artisanales Maison Guinguet et ses 10 M€ de chiffre d’affaires, son patron…

Cinq cabinets sur le Bimbo de Guinguet

- 610 vues

Pour transmettre le fabricant de chocolats et de confiseries artisanales Maison Guinguet et ses 10 M€ de chiffre d’affaires, son patron…

Quatre cabinets sur la cession de Sopral

- 560 vues

Dans le portefeuille de Parquest depuis fin 2018, Sopral va s’adosser au britannique Inspired Pet Nutrition (IPN), contrôlé par CapVest…

Benoît Marpeau choisit Freshfields

- 1056 vues

Les lecteurs avisés de la LJA ne s’y seront pas trompés. Après le départ, il y a quelques jours, du pôle concurrence…

Ouverture de BC Legal

- 634 vues

Benjamin Cohen annonce la création de BC Legal, une boutique spécialisée notamment en M&A, qui accompagne à la fois des…

L'agenda de la semaine - n°1525

- 12875 vues

Toutes les semaines, le meilleur des évènements, des initiatives, des rendez-vous et des publications à venir, de la communauté…

Naissance de la legaltech White Alert

- 9665 vues

Le cabinet Ayache propose un dispositif numérique de lancement d’alertes conforme à la loi Sapin 2, qui impose aux entreprises de…

Consultation publique de l’AMF

- 9552 vues

L’Autorité des marchés financiers a fait le constat d’une augmentation encore trop lente de la proportion des fonds d’investissement…

Fieldfisher x Euronext

- 13654 vues

Fieldfisher est partenaire d’Euronext dans le cadre du déploiement de la nouvelle édition de son programme FamilyShare, destiné…

Mémoires d’un avocat international

- 10215 vues

Toutes les semaines, le meilleur des évènements, des initiatives, des rendez-vous et des publications à venir, de la communauté…

Violations du RGPD

- 13429 vues

Toutes les semaines, le meilleur des évènements, des initiatives, des rendez-vous et des publications à venir, de la communauté…

Abandon du projet DataJust

- 9895 vues

Selon une information du site acteurspublics.fr, qui n’a pas encore été confirmée par la Chancellerie, le développement…

Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire

Mot de passe oublié
Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Il semble que vous utilisiez un ad-blocker !

La Lettre des Juristes d'Affaires se finance par la publicité afin de vous offrir un contenu de qualité.

Deux solutions vous sont proposées :

Désactivez votre ad-blocker

Abonnez-vous à la LJA

Je m'abonne