Unité brisée
Il n’aura pas fallu longtemps pour que la réforme des professions réglementées ne fasse éclater au grand jour les divergences profondes qui demeurent entre les avocats. Reçus le 23 septembre dernier par la garde des Sceaux, Christiane Taubira, et le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, les représentants de la profession se sont vu confirmer les rumeurs qui circulaient sur la partie du projet de loi Croissance les concernant, à savoir la suppression de la postulation territoriale, l’ouverture minoritaire du capital des SEL, et la création d’un statut d’avocat salarié en entreprise. Aux motifs que ces mesures risquaient de créer un désert judiciaire et remettaient en cause l’indépendance de la profession, le président du Conseil national des barreaux a immédiatement appelé à une mobilisation le 30 septembre prochain. Se voyant opposer dans la foulée une fin de non-recevoir de la part du barreau de Paris qui a estimé, au contraire, que « les textes proposés par le gouvernement offraient des perspectives d’évolution modernes et raisonnables ». Entre parisiens et provinciaux, barreau d’affaires et barreau judiciaire, la hache de guerre est donc une nouvelle fois déterrée. Sans que personne ne s’en étonne.