« Neutre et détaché »
85 % des Français qualifient la confidentialité des échanges entre un avocat et son client de valeur fondamentale. Ce résultat, peu surprenant mais réconfortant pour les robes noires, vient d’être révélé par un sondage de l’Ifop commandé par le barreau de Paris. Fort de ce plébiscite qui accrédite l’hypothèse selon laquelle la défense du secret professionnel ne constitue pas une simple revendication corporatiste, le bâtonnier de Paris, dont les fadettes ont été réclamées dans le cadre de l’instruction sur l’affaire Herzog/Sarkozy, réitère son appel à une grande loi sur le secret réformant le système des écoutes. Sa proposition : s’inspirer du mécanisme américain qui oblige le procureur à passer par un « juge neutre et détaché » pour placer un avocat sur écoute. Un rôle qui, selon Pierre-Olivier Sur, pourrait être dévolu en France au président du tribunal de grande instance ou au juge des libertés et des détentions. Et qui montre que, même au pays de la discovery, certains secrets valent la peine d’être bien gardés.