Le Tribunal de Paris sera fonctionnel... et symbolique !
« Tribunal de Paris » : c’est en effet le nom que le garde des Sceaux a décidé de donner au bâtiment, situé dans le 17e arrondissement de Paris, qui abritera à compter du dernier trimestre 2017 le tribunal de grande instance (TGI), le tribunal de police, les 20 tribunaux d’instance d’arrondissement fusionnés en un seul tribunal et le tribunal des affaires de la Sécurité sociale. Une tour en verre de 160 mètres de haut et de 38 étages, imaginée par l’architecte Renzo Piano, dont le gros œuvre vient d’ailleurs d'être achevé.
Comprise et reconnue
Partant du constat que ce projet donnera « une visibilité exceptionnelle à l’institution judiciaire » et qu’il est donc nécessaire d’« apporter un soin particulier à la représentation qui sera faite de la Justice » afin de « ne pas limiter l’architecture du lieu à une dimension fonctionnelle », la direction des Services judiciaires (DSJ) du ministère de la Justice et l’Établissement public du palais de justice de Paris (EPPJP) ont confié à l’IHEJ le soin de définir la symbolique du lieu, avec l’impératif qu’elle soit comprise et reconnue par les citoyens.
Civitas
À cette fin, le groupe de travail présidé par Antoine Garapon et composé de magistrats, d'un universitaire, d'un avocat et de l’architecte, étudie, dans une première partie, les enjeux symboliques du Tribunal à partir de l’esprit que Renzo Piano avait voulu donner à son projet, à savoir un lieu destiné au "vivre ensemble" (civitas), « plus accessible, plus transparent, moins méchant. » Dans une deuxième partie, il détaille les éléments susceptibles d’exprimer l’idée de justice au XXIe siècle pour les différents utilisateurs du futur tribunal. Sont passés en revue aussi bien les lieux extérieurs (terrasses, panneaux solaires, plantation d’un arbre à l’entrée ou sur le parvis), qu’intérieurs (sécurité, accueil, salles d’audience, salle des pas perdus, lieux réservés aux professionnels).
À noter que le rapport ne délivre aucune solution clé en main, Antoine Garapon précisant dans sa conclusion qu’il « faut se garder de faire des choix trop rigides et trop lourds (en terme de sens comme d’investissement) pour se donner la possibilité de les ajuster et les adapter à l’usage. »
Consulter le rapport du groupe de réflexion sur la Symbolique du futur Tribunal de Paris