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Techniques d'évaluation d'un cabinet : la méthode des standards

Par Caroline Neveux - Jurimanagement

Si toutes les méthodes d’évaluation d'un cabinet se basent sur un diagnostic précis de la structure, les méthodes qui précèdent ce diagnostic se fondent en premier lieu sur la reconnaissance des éléments communs à la profession. En la matière, nous examinerons donc la méthode des standards.

Comme pour les fonds de commerce, certains standards d’évaluation peuvent être utilisés pour évaluer une clientèle.

Un certain nombre de valorisations effectuées chez Jurimanagement ont été inspirées d’études et de préconisations, ou de méthodes déjà utilisées dans des cessions. Les sources proviennent des cabinets eux-mêmes, de l’Ordre des Avocats, d’experts comptables et commissaires aux comptes et/ ou apports concernant les règles de la profession d’avocats et de l’ensemble de la base Jurimanagement.

1- Les principales références sont les suivantes :

a) Il n’existe pas, contrairement aux métiers d’experts comptables ou d’auditeurs, d’usages institutionnalisés pour l’évaluation des clientèles d’avocats. Cependant, il est possible de s’appuyer sur certains pourcentages déjà utilisés et notamment des % par rapport au chiffre d’affaires généré allant de 60 à 80%; le pourcentage dépendant d’un certain nombre de facteurs dont :
- la notoriété du ou des avocats exerçant dans le cabinet
- la spécialisation (droits spécifiques)
- l’ancienneté, la stabilité de la clientèle, la récurrence des honoraires, l’évolution du chiffre d’affaires depuis plusieurs années
- l’importance et la renommée de la clientèle
- etc...
b) Le conseil de l’Ordre des avocats préconise d’évaluer le prix de cession d’une clientèle selon une fourchette se situant entre 50% et 100% du bénéfice annuel.
c) Les services financiers de certaines banques spécialisées dans l’accompagnement des sociétés juridiques estiment que l’évaluation est généralement basée sur un pourcentage des recettes, et par exemple pour un cabinet d’avocats, 50 à 70 % des recettes pondérées sur 3 ans.
d) Il existe une seule référence écrite en matière d’évaluation des cabinets d’avocats : l’arrêt de la cour d’appel de Poitiers du 11 janvier 1995 ; l’évaluation est estimée à une année de bénéfice ; cette évaluation peut-être majorée ou minorée en fonction d’un certain nombre de critères (clientèle institutionnalisée, solidité financière, …). On peut également se référer à la moyenne des bénéfices des 3 dernières années.
e) L’estimation la plus élevée et avérée chez Jurimanagement, actuellement rencontrée sur le marché, se situe à une année de chiffre d’affaires.

2- L’utilisation de ces références se fait de la manière suivante :

a) Sur les trois dernières années :
i. Retraiter pour chaque année le résultat et le chiffre d’affaires des éléments exceptionnels (maladie, créance irrécouvrable au delà de la moyenne normale, dossier particulièrement voluminieux et non récurrent, coût d’un licenciement difficile...)
b) Construire un tableau récapitulatif sur 3 ans :
i. Du Chiffre d’affaires
ii. Du résultat
Et présentant pour chaque item la moyenne sur 3 ans.
c) Appliquer les retraitements a) aux moyennes obtenue en b) et présenter les résultats retraités par item (CA et résultat).
d) Sur les items retraités, appliqués les coefficients vus au 1- pour le chiffre d’affaires et le résultat
e) Prendre la combinaison de ces chiffrages pour résultat général: exemple: CA pondéré + résultat pondéré / 2.

Toutefois, il convient de souligner que les standards s’appuient sur des généralités et que les situations sont rarement comparables. Aussi, ces méthodes ne paraissent pas appropriées pour évaluer précisément à elles seules un patrimoine ou une clientèle. Et il convient de les compléter par d'autres techniques présentées dans les fiches suivantes.