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Investir autrement le bonheur en 2019 ?

Par Virginie Jubault
Par Virginie Jubault, associée, Avocom

Le bonheur est un sujet intemporel. Ce serait peut-être l’injonction au bonheur à tout prix qui aurait changé ces dernières décennies ?

Les paradigmes de notre société nous écarteraient-ils du bonheur, plus aujourd’hui qu’hier ?

Ou plutôt parce que dans nos civilisations devenues particulièrement matérialistes où tout s’achète, nous supportons plus mal de ne pas ressentir une « extase », reçue sur l’instant, en contrepartie d’un investissement ?

Ce n’est pas la volonté de philosopher qui m’a animée lorsque j’ai ouvert « Heureux comme un danois » de Malene Rydahl, au coin du feu, entre les fêtes, mais celle de comprendre le succès en librairie, de nouvel opus traitant du bonheur.

Mon métier consiste en partie à remettre du bon sens et du sens au sein de structures dirigées par des personnes brillantes, qui manient le complexe à longueur de journée, et en oublient parfois les basiques.

Dans ce contexte quelques phrases ou idées retenues, pêle-mêle, m’ont interpellées.

Quelques principes danois en introduction…

La volonté et l’envie de participer à un projet commun au bénéfice de la collectivité.

L’importance de donner à chacun la liberté de trouver sa place.

L’absence de course à être le meilleur.

A propos de la confiance

La confiance, c’est ce petit rien qui change tout dans la vie de tous les jours : la tranquillité d’esprit.

C’est plus facile de respecter les règles quand on pense que les autres le font aussi…

L’auteur détaille les travaux de Stephan Covey, gourou du sujet sur la confiance, qui insiste sur les coûts élevés liés à la méfiance …

A propos de la formation

Former des individus autonomes, stimuler davantage leur curiosité et leur jugement plutôt que la connaissance de matières apprises par cœur…

Plasticité, capacité d’interaction, esprit critique, créativité, force d’initiative sont utiles à la société connectée rappelle l’auteur ;

…l’objectif n’est pas de briller avec des connaissances accumulées, mais que chaque élève se sente valorisé par rapport à ses propres compétences et sa personnalité. Que chacun et chacune réalise qu’il a une place et une utilité dans la société.

A propos de la motivation

Lorsqu‘on est guidé par l’idée de la réussite matérielle, le risque de se tromper de voie est important, puisqu’on renie ses envies profondes en faveur du profit

A propos de la liberté de devenir soi même

L’émancipation, l’affirmation de la personnalité dès le plus jeune âge permettent l’épanouissement de l’adulte à venir, même si c’est un chemin parfois difficile. L’auteure illustre ces propos par les célèbres contes d’Andersen de la « petite sirène » et du « vilain petit canard ».

A propos d’avoir des rêves réalistes

Avoir des attentes réalistes vis-à-vis de la vie. Certains pourront même dire des attentes modérées.

… c’est ce qu’explique très bien le professeur de psychologie d’Harvard Tal Ben Shahar. Pour lui opposer réalisme, les pieds sur terre, et idéalisme, la tête dans les nuages, n’a pas de sens ; « Être idéaliste, c’est être réaliste au sens le plus profond du terme, puisque c’est être fidèle à notre vraie nature », éclaire-t-il, car notre nature, c’est justement « d’introduire du sens dans nos vies ». Ainsi, sans but ultime, sans étoile à suivre ou sommet à gravir, nous ne pouvons réaliser pleinement notre potentiel de bonheur. Ce qui ne signifie pas que le bonheur soit d’atteindre le sommet : le réalisme, c’est savoir savourer l’ascension, reconnaitre et accepter les obstacles sur le chemin.

A propos de l’équilibre personnel / professionnel

…la famille et les loisirs en général ont une grande importance chez les Danois…

…quoi qu’il en soit, pouvoir consacrer du temps aux siens, ou à des projets de société auxquels on croit, voilà qui me semble un point essentiel du bonheur à la danoise ;

A propos de l’argent

…l’argent a une influence sur le bonheur, mais essentiellement parmi les revenus bas. A partir d’un certain seuil où les fondamentaux sont assurés, l’argent n’a pas ou très peu d’effets sur le bien-être…

…le danger le plus toxique, c’est finalement cette course par rapport aux autres…

…Pas besoin d’être docteur en économie pour sentir que les comparaisons sont le chemin le plus direct vers la frustration…

A propos de la modestie

…la seule chose qui peut mettre vraiment mal à l’aise un Danois- ou une Danoise-c ’est le manque de modestie : entendre quelqu’un se venter de son succès nous fait plus rougir que de parler d’amour ou de sexe…

A propos de l’égalité hommes / femmes

Chacun est libre de choisir le rôle qui lui convient le mieux sans stéréotypes ni tabous…

Au Danemark…cette liberté de pouvoir exprimer ses émotions et de parler de soi sans que ce soit interprété comme une faiblesse est une avancée formidable, surtout…pour les hommes…

A propos d’une bonne base de bien être

Mais qu’est ce qui constitue « une bonne base » ? Avant tout notre chemin personnel, nos choix et nos efforts pour nous connaitre nous-mêmes. Personne ne peut le faire à notre place.

Et pour rester sur des notions simples, voici une définition du bonheur, proposée par l’auteure, celle de Richard Layard : le bonheur c’est « le fait de se sentir bien, d’aimer la vie, et de désirer que ce sentiment perdure » (Sir Richard Layard, Le Prix du Bonheur, Armand Colin)

Bonne année !

PS : N’hésitez pas à feuilleter des livres sur le bonheur…ca donne des envies.

Celui que je mentionne se feuillète facilement et propose 10 clés de bonheur dont je vous livre la première : soyez votre meilleur(e) ami(e).

Avocom Virginie Jubault Malene Rydahl Richard Layard Tal Ben Shahar