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Que faire de mes peurs ?

Par Emmanuelle Vignes

« Je n’ai peur de rien ! », me disent certains clients pensant – peut-être – me rassurer (cf. fiche sur la méconnaissance)... Il m’arrive souvent d’entendre cette exclamation comme si c’était honteux d’avoir peur. Et pourtant.

La reconnaître et l’accueillir

La peur se déclenche lorsque notre organisme perçoit un danger. Elle nous prépare à affronter ce danger soit en le combattant, soit en le fuyant, soit en nous cachant. C’est important d’accepter d’avoir peur ! C’est même parfois très utile !

Lui reconnaître son utilité

La peur est souvent connotée négativement. Pourtant elle nous permet de nous protéger, d’être efficaces dans les situations à risques, de nous mettre en sécurité. Nous avons mémorisé les événements qui ont généré cette peur dans le passé, ce qui nous permet d’affronter les mêmes dangers ou de les éviter.

Lui accorder de nécessaires nuances...

Comme pour les autres émotions d’ailleurs, la richesse de la nature humaine nous invite à mettre des nuances quand nous parlons de peurs. S’agit-il d’une crainte ? D’une inquiétude ? D’une appréhension ? D’anxiété ? De trac ? D’une angoisse ? D’un affolement ? De panique ? D’effroi ? D’épouvante ? De terreur ?

Chacune de ces nuances nous livre un message, une information différente. Certaines peurs paralysent comme la terreur. La panique elle, nous fait nous agiter, nous rend incapables d’analyser la situation, nous entraîne à réagir de façon exagérée. La crainte est une petite peur. L’objet de l’angoisse est quant à lui, le plus souvent, imaginaire. À chaque type de peur, nous apporterons une réponse adaptée.

La relier à la notion de confiance

Souvent ces deux notions vont de paire. J’ai peur car je n’ai pas assez confiance en moi ou en l’autre. Mais je constate que, plus j’ai confiance en moi, moins j’ai peur (cf. fiches pratiques des mois de marset avril 2009 : "La confiance en soi" et "Avoir confiance en l'autre").

La laisser nous indiquer un chemin

Certaines peurs paralysent. D’autres stimulent au contraire. On prête à Jung cette phrase : « Trouvez ce dont une personne a le plus peur et vous saurez de quoi sera faite la prochaine étape de sa croissance ». Certaines de nos peurs peuvent être de formidables leviers de croissance à terme. Elles nous donnent des indications sur la partie la plus sombre de notre être. Celle que nous masquons aux autres mais aussi à nous-mêmes. C’est intéressant de se dire : qu’est-ce que cette peur dit de moi ?

Nous verrons que généralement nous serons amenés à parler, mettre à plat ces peurs en en faisant la liste par exemple. En face de chacune d’elles, nous mettrons en place des « protections » qui auront pour but de nous prémunir de ce qui nous faisait peur, dans la mesure du possible.

Ce travail effectué, nous avons enfin les moyens d’avancer. Ce qui nous paralysait devient alors ce qui nous fait avancer.