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Les signes de reconnaissance

Par Emmanuelle Vignes

Nous faisons passer actuellement des entretiens d’évaluation à nos équipes et une remarque revient souvent : « j’ai besoin de plus de reconnaissance ». Franchement, je communique souvent avec mes collaborateurs. J’ai l’impression qu’ils se comportent en enfants gâtés, qu’ils ne sont jamais assez satisfaits. Que cherchent-ils en réalité ?

REPONSE

L’analyse transactionnelle définit le signe de reconnaissance, ou stroke, de la manière suivante : c’est une unité de reconnaissance qui peut être verbale ou non verbale (comportement), positive ou négative, conditionnelle ou inconditionnelle.

Le signe de reconnaissance est conditionnel positif lorsque nous disons à un collaborateur : « j’ai apprécié votre travail sur ce dossier et l’énergie que vous avez déployée à trouver une solution à notre client ». A la maison : « Tu es beau dans ton costume » ou « cette robe te va très bien ».

Il est inconditionnel positif lorsque nous disons à un collaborateur : « Je suis heureux de vous avoir dans l’équipe. J’apprécie votre sens du contact, votre caractère optimiste et votre volonté de progresser.» A la maison : « Je t’aime ».

Il peut encore être conditionnel négatif lorsque nous disons : « Vous avez manqué de rigueur dans la rédaction de cet avenant ». A la maison : « Ton comportement, ce soir, a vraiment été odieux ! ». Ne pas répondre à quelqu’un qui vous dit « bonjour » est une autre forme de signe de reconnaissance négatif. Ne pas prendre le soin de lever la tête de son écran en lui disant « bonjour » en est un autre, etc.

Nous ferons particulièrement attention à éviter de renvoyer un signe de reconnaissance négatif inconditionnel tel que « Vous n’êtes qu’un bon à rien ! ». Cette attitude est extrêmement néfaste. Malheureusement, nous l’adoptons encore trop souvent. Elle est à bannir dans nos échanges. A la maison, ce sera : « Tu es idiote » ou « Tu es laid ».

Nous pouvons demander, recevoir, accepter ou refuser des signes de reconnaissance positifs ou négatifs ! Certaines personnes, par exemple, ont beaucoup de mal à recevoir un compliment !

Le signe de reconnaissance procure à celui qui le reçoit une stimulation. Chaque personne a un besoin vital de reconnaissance. Mieux vaut recevoir un stroke négatif que de ne pas en recevoir du tout ! Prendre soin d’échanger des signes de reconnaissance au sein du cabinet contribue de manière significative à développer un climat de confiance. Pour la plupart d’entre nous, nous négligeons trop souvent d’en offrir à nos collaborateurs, nos secrétaires ou nos associés. C’est souvent le cas lorsque nous ne prenons pas conscience du caractère indispensable que revêt une telle démarche. Les signes de reconnaissance sont, en particulier, très importants pour nos collaborateurs qui apprennent leur métier d’avocat à notre contact et au moment de leur évaluation.

Si nous n’envoyons pas de signes de reconnaissance positifs à notre entourage, il est fort probable que celui-ci fassent des « erreurs », techniques ou comportementales, pour obtenir au minimum un signe de reconnaissance négatif. C’est la plus part du temps hors du champ de conscience de la personne. Si, au contraire, je distribue en abondance des signes de reconnaissance positifs, ils peuvent être perçus, à terme, comme dépourvus de sincérité.

Là encore, c’est une question de dosage. Retenons que nous avons tous un besoin vital de reconnaissance. Le salaire, seul, ne suffit pas à la personne pour se sentir reconnue. En tant qu’associé(e) et, par conséquent, manager d’hommes, il est primordial de prendre conscience de cette nécessité. Il s’agit sans doute de cela, dans le cas que vous soulevez.