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Coaching et supervision

Par Emmanuelle Vignes

Vous parlez souvent de supervision.
De quoi s’agit-il et pourquoi est-ce si important ?

REPONSE

Lorsqu’on fait appel à un coach, il est important qu’il soit supervisé. C’est important à la fois pour le coach et pour le coaché.

Une affaire de déontologie
Il est essentiel, mais pas systématique, qu’un coach travaille lui-même avec un superviseur. Lorsque vous travaillez avec un coach, c’est a priori en toute confidentialité (article 1-2 de la déontologie du coach – devoirs du coach, établie par la Société Française de Coaching).
Néanmoins, il est un lieu où le coach va parler de votre coaching, c’est en supervision. En effet, l’article 1-1 indique que « le coach s'autorise en conscience à exercer cette fonction à partir de sa formation, de son expérience et de sa supervision initiale ».

Qu’est-ce que la supervision ?
Il est important que votre coach ait un espace personnel de contrôle, de soutien et de suivi tout au long de la durée de votre coaching.
La supervision peut se faire individuellement ou en équipe. Ou les deux. Le coach travaille en supervision en moyenne une fois par mois mais peut aussi solliciter son superviseur plus souvent, en cas « d’urgence ». Le superviseur de votre coach est, en quelque sorte, son coach à lui. Et il le rémunère pour cela. Il n’est pas supervisé uniquement sur votre « cas » mais sur tous les autres également. En général, il s’agit d’une personne qui a une compétence reconnue et qui exerce depuis de nombreuses années.
C’est également une occasion de partager leurs expériences et de faire l’état des lieux de la relation et du travail réalisé avec les coachés. En posant des questions de reformulation ou en confrontant votre coach, le superviseur vérifiera que votre relation est « saine ». On dit qu’il aide le coach à balayer les « angles morts ». Il apportera à votre coach un éclairage différent du sien qui lui permettra de prendre du recul, proposera éventuellement de nouveaux axes de travail et des connaissances théoriques supplémentaires. Il peut également aider à dénouer des situations.

Et concrètement ?
Concrètement, il peut arriver que le coach ait du mal à faire avancer son client sur un problème qu’il a lui-même rencontré et qu’il n’a pas « réglé ».
Par exemple, celui de la reconnaissance. Le coach peut très bien avoir identifié ce problème chez son client au travers d’une problématique de relation avec un des membres de son équipe, ou son associé. Mais il n’arrive pas à faire avancer son client car la question de la reconnaissance fait écho en lui. Il se surprend à avoir un « projet » sur son client, ce qui n’est pas « sain ». Il en fait part à son superviseur qui traite la question d’un point de vue professionnel et qui le renvoie, le cas échéant, à son thérapeute.
Le superviseur est donc là pour aider le coach à être le plus performant possible avec son client. Pour autant, il ne traite pas votre cas à sa place. Car le superviseur a la même philosophie que le coach : il ne fait pas « à la place de ».

La supervision et la thérapie ont un coût. Ce qui explique en partie que le taux horaire ou journalier peut paraître élevé, notamment à ceux qui ont l’habitude du conseil. Un prix que le coach doit savoir expliquer à son client pour éviter que celui-ci ne paye le « prix fort », celui de l’incompétence et de la toute puissance.