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Percée de la pub sur le web : à quand les cabinets d’avocats ?!

Par Sabrina Tantin – Consultante Juricommunication – Société de conseil en communication

En 2010, plus de 3,3 milliards d'euros ont été dépensés rien qu’en bannières sur des sites. Les grandes entreprises, telle Microsoft, consacrent 52 % de leurs dépenses au web. Le business model est porté principalement sur la pub web pour les médias (papier, radio, web). La publicité numérique, en croissance continue, s'apprête à rattraper celle de la radio ! Alors, pourquoi les professions libérales, à l’exemple des avocats, qui s’orientent de plus en plus vers une communication d’entreprise, n’investissent pas ce support de communication devenu incontournable pour ce secteur fortement concurrentiel ?

Internet : un usage quotidien pour toutes les PCS*
2010 en France : 38 millions d’internautes, 19 millions de comptes Facebook, une prévision de marché de 40 Mds € en 2012 pour l’Internet sur Mobile. Internet s'est abondamment généralisé. Si les cadres demeurent les populations les plus utilisatrices d'Internet, les ouvriers sont désormais 70 % à avoir intégré Internet dans leur quotidien contre 15 % en 2001. De 2001 à 2010, le nombre d’internautes en France a plus que doublé, passant ainsi de 16 à 38 millions d’internautes. En 2005, personne ne connaissait Facebook. En novembre 2010, la France comptabilisait 19 millions de comptes Facebook. Chaque jour, plus de 5 milliards de minutes sont passées sur ce site dans le monde. On constate qu’en 10 ans les pratiques s'orientent de plus en plus vers des services spécialisés.
Aucun chiffre n’est avancé pour les professions libérales mais un nombre très limité d’avocats et de cabinets sont présents sur ce réseau. Les établissements financiers restent la première source de revenus du média avec 11 % de part de voix**. Le secteur de la e-pub a résisté à la crise grâce notamment à l’ouverture des paris en ligne - qui accroît la présence des internautes sur le web. De même, cette présence (en temps et en nombre) s’accroît grâce aux smartphones, Ipad et autres supports mobiles… avec une prévision de marché de 40 Mds € en 2012 pour l’Internet sur Mobile. Soit une source non négligeable de prospects…

De puissants navigateurs… puissants référenceurs
Il y a 10 ans, personne ne connaissait Google. Aujourd’hui, c’est un des leaders mondiaux. En un an, le nombre de visites issues de Google Chrome a été multiplié par 2,6 pour atteindre 12 % des visites des sites Internet en janvier 2011. C'est la plus forte progression en nombre de visites mais également en part de visites, ce qui lui permet de devenir le troisième navigateur le plus utilisé pour surfer sur Internet. Internet Explorer, malgré une baisse de 11 points, reste le premier navigateur avec 51 % des visites en janvier 2011. Alors que la part de visite du navigateur Opéra reste stable sur un an, Firefox continue à gagner du terrain avec une progression de 1 point pour atteindre 28 % des visites des sites Internet. Des sites, tels que Facebook, sont de puissants référenceurs. C’est pourquoi une visibilité web, au travers notamment d’e-pub, demeure indispensable pour les avocats.

Crainte, méconnaissance ou divergence générationnelle entre avocats ?
Partant des constats ci-dessus, il n’est plus à démontrer que le web est une formidable vitrine et un marché qui peut aller au-delà des espérances. Alors, est-ce par souci de contrôle des coûts ? Est-ce de la crainte de la part des avocats ? Par méconnaissance ou divergence générationnelle ? Peur d’être noyé parmi d’autres, peur de l’industrialisation du web ? Ces fausses interrogations risquent d’entraîner cette profession en mal d’image et de visibilité dans l’obsolescence. Il y a des tournants à ne pas manquer... Le web est un support à intégrer obligatoirement ; un support à centrer dans le cadre de sa stratégie de marketing et de communication, lors de la réflexion dans la mise en place du business model d’achat d’espace.

Le Règlement Intérieur National de l’Ordre admet l’e-pub
L’article 10.3 prévoit :  « la publication, dans les annuaires ou dans la presse, d'encarts publicitaires, sous réserve que leur présentation, leur emplacement ou leur contenu ne soit pas de nature à induire le public en erreur ou à constituer un acte de concurrence déloyale ».


Avocats, ne sous-estimez pas le web
67 % des internautes pensent qu’Internet a profondément changé la manière dont ils s’informent sur les entreprises. Bien que des secteurs (libéraux) soient encore sous-représentés, les coûts sont plus faibles pour les annonceurs comparativement aux médias traditionnels. L’augmentation du nombre d’internautes va de pair avec l’augmentation du temps passé sur Internet. A savoir pour les cabinets internationaux, de nouveaux marchés apparaissent avec le développement d’Internet dans les pays émergents. A l’instar de toute communication, il faut adapter le message et le visuel aux supports et aux cibles, aux secteurs d’activités, aux clients. Rien ne sert d’avoir peur, il faut s’adapter et exploiter les supports permettant de conquérir de nouveaux marchés.


PCS* : professions et catégories socioprofessionnelles
Part de voix ** : La part de voix est le rapport entre le nombre d’affichages dédiés à la campagne web de l’annonceur et le nombre global d’affichages sur le support ou la page pour une période donnée.

Sources : Kantar media – Mediametrie/Union des annonceurs/TNS Sofres/Euroland Finance/Juniper Research/Cap Gemini Consulting/2010-2011