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La presse, on en besoin, alors traitons la bien !

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES
Par Nathalie Rehby, agence Satellitis

Les relations avocats médias, c’est un grand classique du monde juridique, surtout judiciaire. C’est un poncif même, entre attirance et répulsion, coopération et affrontement… et l’histoire de leurs relations est ancienne, très ancienne. Ce n’est pas par hasard si la presse judiciaire fut l’association de journalistes spécialisée la première créée, en 1887. Tout semblait avoir été dit. Or chaque jour, et encore plus avec les réseaux sociaux, remarques et critiques d’avocats sur les médias abondent, faisant écho à celles des journalistes, notamment en termes de comportements d’avocats. Bref, malgré le temps et l’expérience, les relations semblent toujours difficiles.

C’est quoi le journalisme ?

« Recueillir, vérifier ou commenter des faits pour les porter à l'attention du public dans les médias ».  Dès lors, la vie quotidienne du droit est pleine de ces faits que cherchent les journalistes. Il n’y a pas que le procès pénal, le droit est partout et il est susceptible d’intéresser tous les médias. Soyons réaliste : dans notre société ultra médiatisée, les avocats ne peuvent ignorer les journalistes et réciproquement.

Les cabinets d’avocats sont des médias : ils produisent sans cesse de l’information, c’est une source importante, mais qui s’ignore. Dès lors, rien de plus normal que les journalistes viennent à eux. Plus une société est complexe, plus elle produit du droit, plus il faut des « médiateurs » pour expliciter le sens des lois, normes, règles, chartes, jurisprudences… Ce qui doit guider l’avocat quand il prend la parole, c’est de faire comprendre le droit et ses conséquences, et cela dans l’intérêt de son dossier (plus que de son client d’ailleurs, sauf quand l’avocat est porte-parole du client…).Ainsi l’avocat restera un expert incontournable.

Attention à ne pas oublier cette réalité : pour les avocats, refuser de parler dans ce contexte est un risque. D’autres s’en chargeront, chez les professionnels du droit, mais pas que. Avocats, ne vous faites pas prendre votre place de « médiateur du droit ». Travaillez avec les journalistes !

Le besoin étant réciproque, rappelons quelques fondamentaux qui permettent de mieux voire bien travailler ensemble.

Les médias ont des contraintes… alors connaissons les, car eux connaissent  la plupart du temps assez bien ce que sont les contraintes des avocats.



De l’information, cela veut dire aussi que si avec votre communicant, vous arrivez avec vos éléments de langage, ce qui est normal, il faut rester crédible. La communication surtout publicitaire ne contient pas que de l’information. Il est normal que le journaliste trie. Dès lors, le publireportage trop publicitaire (en plus d’être couteux), n’est pas forcément un très bon instrument. Ce n’est pas du véritable journalisme !

Ne pas oublier

Première règle : « Les journalistes ne doivent pas oublier qu'une phrase se compose d'un sujet, d'un verbe et d'un complément. Ceux qui voudront user d'un adjectif passeront me voir dans mon bureau. Ceux qui emploieront un adverbe seront foutus à la porte. » Cette phrase de Georges Clemenceau est célèbre, c’est cependant un conseil assez intéressant non seulement les journalistes mais aussi leurs interlocuteurs. C’est aussi ainsi que Clémenceau marquait la différence entre informations et commentaires. Mais même dans son travail d’éditorialiste, Clémenceau est anti adverbe ! Répondre à un journaliste, c’est rester clair et concis.

Mais encore…





Besoin d’aide ?

Tous ceux qui se retrouvent devant les médias, formez-vous, faites du média training, faites-vous accompagner par un communicant, rencontrer les journalistes à froid (quand il n’y a pas « d’actu chaude ») afin de les connaitre…

Les médias  se pensent de façon stratégique, surtout quand un dossier ou une problématique juridique qui vous concerne devient médiatique : que dire ? Où le dire ? À quel rythme ? Etc. Les communicants peuvent être bien utiles pour bâtir une stratégie de présence ou de réaction.

Les communicants sont d’ailleurs utiles à tout le monde. Ils sont entre le marteau et l’enclume. Expliquant et décryptant le monde des uns aux autres et entrainant chacun dans les arcanes de l’autre. Ils sont des courroies de transmission bien pratiques.

Le communicant sait éditorialiser les messages, c’est son métier. Il aidera à définir ce qu’il convient de dire et comment. Fin connaisseur des deux métiers, il saura les faire se parler.

Avocats Presse droit Communication Nathalie Rehby Satellitis