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10 idées reçues à combattre sur la communication des avocats

Par Brigitte Van Dorsselaere
On entend encore trop souvent que communiquer « engage des frais », « n’est pas digne de la profession », « ne respecte pas la déontologie », « n’est accessible qu’aux gros cabinets », ou bien « ne fait pas partie du métier d’avocat »… Autant d’obstacles qui sont aujourd’hui bien révolus, comme le démontrent ces 10 idées reçues avec lesquelles il faut absolument rompre.

Il est, en effet, urgent pour les cabinets, petits ou grands, de communiquer s’ils veulent lutter contre la concurrence et s’adapter au monde d’aujourd’hui pour :

• enrichir sa réflexion sur le cabinet et son avenir ;
• renforcer sa relation clients et développer sa clientèle ;
• s’intégrer au monde moderne et se rapprocher de l’univers des entreprises ;
• et ainsi, à moyen et long terme, accroître son chiffre d'affaires.

1. « Communiquer, c’est faire de la pub » : non, en amont, c’est travailler la stratégie de développement du cabinet, réfléchir sur son positionnement, ses atouts et ses faiblesses. C’est ensuite mettre en place un vrai plan de communication « sur-mesure » permettant d’augmenter la visibilité du cabinet et créer les outils adaptés (nom, logo, message, site, réseaux sociaux, plaquette, papeterie, presse …), bien au-delà d’acheter de l’espace publicitaire.
2. « Communiquer, c’est engager des frais » : c’est, au contraire, un investissement, non une dépense. La communication permet, en effet, d’augmenter sa visibilité, sa clientèle et donc d’accroître son CA à moyen et long terme.
3. « Communiquer risque d’enfreindre les règles professionnelles » : pas du tout. On peut aujourd’hui tout à fait être efficace en respectant la déontologie de la profession, qui s’assouplit considérablement au fil du temps et qui constitue un atout, non un frein. Les agences spécialisées sur le secteur des avocats apportent leurs conseils à cet égard, tant au niveau des contenus que des formalités à effectuer auprès des Ordres.
4. « Faire évoluer son image, c’est porter atteinte à la marque du cabinet » : non, l’objectif d’une communication réussie, c’est justement de savoir s’adapter au monde d’aujourd’hui tout en capitalisant sur ses acquis. On peut tout à fait gérer le changement, sans porter atteinte à la continuité de la marque.
5. « Communiquer, c’est réservé aux gros cabinets » : Plus aujourd’hui. Il n’y a plus, en effet, de taille plancher de cabinet pour se lancer dans la communication. Un avocat seul, ou bien un cabinet de petite taille, peut désormais se faire connaître autant qu’un grand cabinet, grâce à la technologie : le net et la vidéo sont devenus désormais accessibles à tous.
6. « Communiquer ne fait pas partie du métier d’avocat » : Si. comme tout entrepreneur, l’avocat doit se rendre visible pour toucher de nouveaux clients et fidéliser les siens. Sans clients, l’expertise est inutile. Par ailleurs, il doit aussi intégrer la communication dans l’organisation du cabinet et faire en sorte de la lier à ses tâches courantes (veille, recherches de jurisprudence…) pour se faciliter la tâche. Enfin, le cabinet doit reconnaître, en interne, les actions de communication entreprises par chacun, et pas seulement les objectifs de rentabilité remplis, afin de motiver davantage ses équipes à produire.
7. « Communiquer via un site internet vitrine suffit bien » : non, l’avocat doit aller au-delà. Il faut aujourd’hui produire régulièrement du contenu à valeur ajoutée, diffuser des conseils et proposer une réflexion pour se faire remarquer. En effet, les textes juridiques sont aujourd’hui accessibles gratuitement sur Legifrance et l’internaute (notamment le prospect, le directeur juridique…) qui cherche un avocat le googlelise systématiquement. L’avocat doit donc aller dépasser la présentation de son organisation et des textes applicables à un type de conflit s’il veut sortir du lot et se distinguer.
8. « C’est difficile de trouver des sujets de communication » : non, justement, c’est assez facile en ce domaine et il faut en profiter. Au delà de la présentation de ses compétences et de ses équipes, le cabinet peut facilement produire du contenu, compte tenu des actualités récurrentes dans les domaines juridique et judiciaire. Quels que soient les secteurs d’activités économiques, le droit est, en effet, au cœur de tous les sujets d’actualité. La matière existe donc et c’est une chance. Reste à prendre le réflexe de réagir : la collecter, la diffuser et la commenter.
9. « Communiquer via la technologie casse le lien avocat/clients » : bien au contraire, les outils informatiques aident aujourd’hui l’avocat à renforcer ce lien en proposant à ses clients de nouveaux services : des consultations en ligne, des espaces clients simples d’utilisation, un accès à leurs dossiers… ce qui permet au cabinet d’offrir à ses clients plus de rapidité, plus de simplicité et aussi plus de transparence.
10. « On n’a pas le droit de communiquer avec certains outils » : faux. Aucun outil n’est aujourd’hui interdit a priori, a rappelé le Conseil national des barreaux (CNB), dans son vade-mecum sur la communication des avocats publié en mars 2016. Le seul critère à prendre en compte est le respect des principes essentiels de la profession : dignité, conscience, indépendance, probité, humanité, loyauté, confraternité. Des principes ancrés dans l’ADN de la profession.
Communication vademecum