Écoutes téléphoniques du bâtonnier : les avocats protestent
Le mercredi 3 juillet 2014, le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, a découvert qu'une conversation téléphonique entre l'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, et lui-même avait été écoutée et transcrite dans le dossier d'instruction visant l'ancien président de la République, son conseil et Gilbert Azibert, soupçonnés de trafic d'influence. Jugeant ce procédé "inadmissible", il a rappelé dans un communiqué que "les conversations entre un avocat et son bâtonnier doivent être regardées comme couvertes par le secret le plus absolu. L’avocat doit en effet pouvoir se confier à son bâtonnier sans craindre que ses propos soient retranscrits, voire utilisés contre lui." Et le texte de préciser : "N’étant pas partie à la procédure, le bâtonnier ne peut exercer à l’encontre de cette retranscription aucune voie de recours. Il invite toutefois l’ensemble des protagonistes à faire respecter ces principes essentiels."
Le président du Conseil national des barreaux, Jean-Marie Burguburu, s'est joint à ces protestations en condamnant, également par voie de communiqué, "fermement et sans réserve ce détournement de procédure violant à la fois la confidentialité d’une conversation entre avocats, et plus encore celle des relations entre un avocat et le bâtonnier de son Ordre".
L.G.