La crise des missives
Le torchon brûle entre les associations de juristes d’entreprise et le Conseil national des barreaux. Depuis une semaine, le Cercle Montesquieu et l’AFJE multiplient les communiqués pour critiquer la position du CNB qui, après avoir œuvré pour que l’avocat en entreprise soit exclu du projet de loi Macron, prend désormais position contre le legal privilege. Partant du principe que l’institution ne peut leur imposer un statu quo préjudiciable à leur place dans l’entreprise, les deux associations veulent désormais obliger les avocats qui travaillent avec les juristes à prendre position par écrit pour la reconnaissance de leur indépendance et de la confidentialité de leurs avis, sous peine de ne plus travailler avec eux. Une méthode qui, si elle témoigne de l’exaspération des juristes envers l’hostilité dont le CNB a fait preuve à leur égard ces dernières semaines, n’en est pas moins brutale. Si la FNUJA a d’ores et déjà appelé les avocats à ne pas céder « au chantage », « indépendamment de toute position personnelle », le CNB a, pour l’heure, refusé de répondre et de mettre de l’huile sur le feu. Reste que le sujet pourrait revenir sur la table dans le cadre du projet de loi sur la Justice du 21e siècle. Et qu’il faudra bien alors sortir du bois.