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Legal Ops : le moteur de la transformation des directions juridiques

Par Fabienne Mary-Martinaud, manager, Day One

En lançant dès 2018 le “Cercle des Legal Operations” pour aider la fonction à émerger en France et à se structurer, Day One avait anticipé qu’elle deviendrait vite incontournable1. 2021 est définitivement l’année des legal operations du fait de la conjonction de plusieurs éléments.

Tout d’abord, leur périmètre – à la fois centré sur l’humain et sur les outils – est désormais clairement établi :

• Management des ressources juridiques au sens large dont, bien sûr, le budget : construction du business delivery model de la direction juridique et, à l’externe, tout ce qui concerne la relation avec les cabinets d’avocats ; partage des connaissances au sein de la fonction juridique mais également diffusion d’une culture juridique partout dans l’entreprise.

• Permettre à chaque juriste ou paralegal de se recentrer sur sa valeur ajoutée c’est la raison d’être des legal operations : un travail détaillé sur les tâches réalisées par les juristes permet d’identifier le/les outils du marché qui leur fera/feront gagner du temps sur des tâches à faible valeur ajoutée. Parce qu’il a cartographié les datas pour sélectionner des outils, le legal ops développe également la business intelligence de la direction.

• Enfin, parce qu’il est transverse et travaille essentiellement en mode projet, le legal ops peut donner de l’agilité à la direction juridique en conduisant des projets spécifiques au carrefour de plusieurs fonctions ou expertises.

En outre, la crise sanitaire est passée par là (aussi) et le « New Normal » de la direction juridique se profile :

• La digitalisation n’est plus une option pour les directions juridiques et il s’agit maintenant d’accélérer : avec le travail à distance, en effet, les outils ont été au cœur des préoccupations et, outre les outils collaboratifs, les directions doivent s’équiper de solutions de signature électronique, de digitalisation du processus contractuel, corporate ou encore contentieux. Le legal ops doit avoir une bonne connaissance des acteurs du marché qui se sont multipliés et se regroupent. Les technologies, les solutions évoluent rapidement et il est indispensable de les auditer régulièrement pour en tirer un bénéfice maximal.

• Les équipes sont mûres pour « y aller » : c’est un bénéfice indirect de la crise sanitaire, une large partie du change management s’est faite naturellement.

• La charge de travail des juristes est en augmentation : avec la crise sanitaire, 62 % des directeurs juridiques s’attendent à une hausse de la charge de travail dans les 24 mois 2. Il est donc urgent de voir comment travailler différemment pour améliorer l’efficience de l’équipe. Le legal ops est celui qui peut accompagner l’équipe pour conduire cette réflexion.

• Toutes les sources de cost optimization étant bonnes à prendre, les actions d’efficience menées par le legal ops constituent un élément essentiel de la valorisation de la direction.

Quelle que soit la taille de la direction juridique il existe des besoins pour ce qui concerne la digitalisation, le budget de la direction, le knowledge management, la collaboration ou la visibilité de la direction : ainsi si vous avez un recrutement à effectuer cette année (soyons fous !) ou, plus raisonnablement, si vous devez remplacer un, avant de le remplacer par un autre juriste à l'identique, posez-vous la question de la création d’un poste de legal ops en interne ou de son externalisation. 

Fabienne Mary-Martinaud Day One Cercle des Legal Operations