Connexion

Génération Y : comme un nouveau souffle

Par Miren Lartigue
Par Miren Lartigue Rédactrice en chef LJA-Le Magazine ©Benjamin Boccas


C’était mieux avant. Parce que le présent est forcément imparfait et le futur nécessairement incertain, le passé paraît souvent plus rose. Aussi chaque nouvelle génération pâtit-elle de la nostalgie qu’éprouvent les précédentes pour un temps qui n’existe plus, mais qui reste solidement ancré dans des façons d’être et de faire dont le sens peut échapper aux plus jeunes.

Aujourd’hui, la modernité est façonnée par trois grands mouvements qui se nourrissent les uns des autres : la globalisation, les évolutions technologiques et la montée en puissance de l’individu par rapport au groupe. Or, la génération Y – que le philosophe et historien des sciences Michel Serres a baptisée “petite poucette” pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce – est particulièrement bien armée pour évoluer dans cet univers-là : élevée au sein d’une société individualiste, nourrie de technologies, connectée au reste du monde, elle a également développé une grande capacité d’adaptation à cet environnement en mouvement perpétuel.

Mais à leur arrivée dans le monde professionnel, les plus jeunes découvrent parfois des façons d’être et de faire qui leur paraissent dépassées. En effet, il n’est jamais facile pour les entreprises de renoncer à des modèles qui ont fait leurs preuves pour en adopter d’autres qui ont encore tout à prouver. Cette prise de risque et la résistance naturelle des organisations humaines au changement expliquent que le monde du travail a souvent du mal à suivre le tempo.

Dans ce schéma, l’arrivée d’une nouvelle génération peut constituer une opportunité pour faire évoluer un modèle d’organisation et de management qui s’essouffle. En s’inspirant davantage des aspirations et des aptitudes des plus jeunes plutôt que d’essayer de les faire entrer dans des modèles conçus pour un monde en voie de disparition. Une démarche qui peut aussi profiter à d’autres, moins jeunes, dont le rapport au travail a évolué avec le temps.

Il va de soi que la problématique n’affecte pas les seuls juristes. Mais il est heureux que les professionnels du droit n’y échappent pas. Si ce n’était pas le cas, cela signifierait qu’ils seraient proprement exclus de la marche du monde. Et qu’ils ne pourraient donc pas profiter de l’arrivée des nouvelles générations pour franchir avec eux une nouvelle étape. Comme un nouveau souffle.

 

Cette éditorial a été publié dans LJA - Le Magazine n° 32, dont le dossier est consacré au thème : "Génération Y : le grand malentendu."
LJA Avocats Entreprise Génération Y