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LPA et CGR négocient leur divorce

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

C’est l’Informé qui a mis le feu aux poudres en publiant, en fin de semaine dernière, l’annonce de la scission prochaine de LPA et CGR. L’article vise 6 associés et 25 collaborateurs qui seraient sur le point de faire leurs valises en vue de remonter une nouvelle structure. Une fuite savamment orchestrée et qui intervient alors que des discussions avaient lieu, depuis plusieurs semaines, pour une rupture « en bonne intelligence » d’ici quelques mois. Elle devrait sans doute avoir pour conséquence d’accélérer le processus de séparation.

La rédaction de LJA a cherché à obtenir une confirmation officielle. Frédéric Bailly, président du directoire de LPA-CGR Avocats, lui a répondu : « Des discussions avec un petit groupe d’associés ont été entamées en vue de leur départ. Le process se déroule normalement, mais les conditions de sortie ne sont pas stabilisées, c’est pourquoi aucune annonce officielle n’a encore pu avoir lieu ». Le cabinet réfute par ailleurs le périmètre des partants, il s’agirait plus d’une vingtaine d’avocats.

LPA-CGR, c’est finalement l’histoire d’une fusion qui ne s’est jamais vraiment faite entre deux équipes. D’abord, parce qu’elle pouvait sembler manifestement déséquilibrée : un fleuron du barreau parisien, quasiment full services, comprenant 130 avocats, se retrouvait à négocier une gouvernance et un nom partagés avec un cabinet d’une trentaine de professionnels positionnés sur un seul secteur : l’énergie. Le ver était dans le fruit dès le début. La presse avait même l’interdiction formelle d’utiliser le terme « absorption ». C’était bien d’une « fusion » dont on devait parler. Un an de « fiançailles » aura été nécessaire pour réorganiser le capital social, préparer les locaux, etc. Un temps long, très long. Une fois réunis sur l’avenue des Champs-Élysées, en 2016, la greffe n’a jamais vraiment pris entre les associés. Peu de travail en commun, pas de communication unifiée – les deux équipes ont même des agences de communication différentes ! Quant à ceux qui ont négocié le rapprochement, ils ont pour certains quitté le navire depuis. On ne manquera pas de rappeler qu’une première moitié de l’ancien cabinet CGR Legal avait rejoint Jeantet il y a tout juste un an (cf. LJA 1562). Il s’agissait d’une quinzaine d’avocats, menés par Hélène Gelas, Alexae Fournier-de Faÿ et Philippe Raybaud, spécialisés dans les activités de transition énergétique et de développement durable.

Le défi pour le cabinet LPA est aujourd’hui de retrouver ce qui a fait pendant longtemps la grandeur de Lefèvre Pelletier & Associés, qui était une bien belle marque. Mais est-ce encore possible ? Plusieurs développements sont en tout cas d’ores et déjà prévus pour janvier prochain, avec l’arrivée de quatre associés et d’une petite dizaine de collaborateurs.