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Signature Litigation : « Plus forts ensemble »

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

Fondé il y a cinq ans à Paris, le cabinet Signature Litigation a grandi, s’est étoffé pour devenir l’une des références de la place en matière de contentieux et d’arbitrage. À sa tête, une équipe d’associés solide et unie.

D

ans la grande salle de réunion qui se trouve au cœur des locaux occupés par l’équipe, la chaleur et la convivialité qui régnaient lors du premier reportage effectué par la LJA, pourtant réalisé après le confinement en octobre 2020, sont toujours là. À l’époque, Flore Poloni venait tout juste d’intégrer l’équipe pour y fonder la pratique arbitrale à Paris (cf. LJA Magazine n° 69). Trois années après, c’est le réputé Philip Dunham qui vient d’intégrer le partnership pour lui prêter main-forte (V. LJA Hebdo n° 1617). Il faut dire que l’activité arbitrale a le vent en poupe au sein de la firme internationale. Le chiffre d’affaires généré par la pratique a représenté, en 2023, 30 % du chiffre d’affaires global du cabinet contre 19 % en 2019. « Cette évolution était attendue et elle est venue par différents canaux, notamment des confrères parisiens et américains qui nous ont choisis comme co-conseils dans d’importants dossiers. C’est un modèle auquel je croyais beaucoup », explique Flore Poloni.

Les synergies avec le bureau de Londres se sont également renforcées. Le bureau de Londres, qui a vu l’arrivée récente de deux nouveaux associés en arbitrage : Philipp Kurek, en provenance de Kirkland & Ellis, et Tsegaye Laurendeau, anciennement associé de GBS Disputes. Ces deux associés ont rejoint trois autres associés en arbitrage : Ioannis Alexopoulos, Natalia Chumak et Neil Newing, récemment coopté. « Nous nous présentons comme une équipe unique Paris/Londres », précise Flore Poloni, qui ajoute que le cabinet a notamment construit sa notoriété sur son expertise en matière de mise en place de mesures provisoires. Philip Dunham a été séduit par la rencontre avec ses confrères à Paris, Londres et Gibraltar, et a rejoint avec enthousiasme le navire. « Ils viennent tous de l’international et l’esprit d’équipe qui règne entre eux est fort. C’était très important pour moi, raconte-t-il. J’ai été sensible à leur envie de travailler tous en synergie, avec une équipe de collaborateurs solide ».

Plus loin, plus vite, plus fort

« Nous n’avions pas vraiment de feuille de route, même si la volonté de développer le contentieux et l’arbitrage était manifeste dès le départ, raconte Thomas Rouhette, qui insiste sur l’aspect collectif de la réussite du cabinet. La progression est d’ailleurs réussie de ce point de vue. Nous avons multiplié nos effectifs de collaborateurs par 3 et nous sommes désormais 25 avocats à Paris. Notre chiffre d’affaires a atteint 10 M€ en 2023, et nous sommes aujourd’hui forts de nouveaux associés qui ont adhéré au projet commun ».

Le département de Sylvie Gallage-Alwis, en charge des dossiers liés à la responsabilité du fait des produits et contentieux de masse, est révélateur de cette croissance puisqu’il est passé de 2 à 5 collaborateurs et a intégré 2 paralegals. « Nous sommes désormais 8 et nous avons doublé notre chiffre d’affaires », explique-t-elle. En plus des clients qui l’avaient suivie depuis Hogan Lovells et qui lui ont confié de nouveaux dossiers, l’équipe a accueilli de nouveaux clients, même si soucieuse de son indépendance, elle ne figure pas dans les panels. Elle a notamment travaillé dans les dossiers Goodyear, Trivago, Pfizer et sur des affaires inédites comme celle du déréférencement du site wish.com par la DGCCRF, des plaintes pour greenwashing ou obsolescence programmée.

Emmanuèle Lutfalla a également beaucoup développé sa pratique en cinq ans et travaille sur des contentieux modernes et innovants, pour créer la jurisprudence. Arrivée avec une clientèle d’assureurs, elle a commencé à prendre également en charge, au fil des années, une clientèle d’assurés haut de gamme, les accompagnant sur des sujets nouveaux. Elle a également développé son activité en direction des courtiers et s’est imposée par exemple, pour la réécriture des clauses de sanction dans les contrats d’assurance. « Je me suis aussi intéressée aux captives et à l’assurance de garantie de passif », raconte-t-elle. L’équipe a d’ailleurs recruté, en janvier dernier, une nouvelle collaboratrice en assurance/réassurance.

En avril dernier, c’est Jérémie Fierville qui est devenu associé de Signature Litigation à Paris. Arrivé avec trois collaborateurs, il est depuis chargé de développer le contentieux corporate, financier et de gouvernance. Le modèle entièrement dédié à la résolution des litiges et « conflict free », qui permet de servir les clients aussi bien que d’être le partenaire de confiance des confrères, la légèreté de la structure et son caractère entrepreneurial, l’esprit d’équipe et le fort aspect international, voici les nombreux atouts qui ont motivé l’avocat à rejoindre la troupe. « Je savais qu’ici je pourrais passer 95 % de mon temps sur les dossiers, au service de mes clients, et bâtir des synergies avec mes associés », précise Jérémie Fierville. Grégory Thierry, responsable juridique France de Vallourec témoigne d’ailleurs que le fait que le cabinet soit pour l’essentiel dédié au contentieux des affaires est un facteur différenciant par rapport aux autres firmes. Il explique : « Les entreprises, dans leur choix de recourir à un cabinet, sont confrontées au préalable aux problématiques de conflict check. Ici, du fait de son positionnement, le cabinet a souvent la capacité de se saisir du dossier sans être conflicté. Leur rapidité pour se saisir du dossier et leurs fortes compétences juridiques liées au domaine industriel en font un cabinet de premier choix en la matière ».

Les projets de développement portent aujourd’hui notamment sur le contentieux administratif, le contentieux fiscal et la propriété intellectuelle. « Nous avons également des perspectives d’association en interne et nous ne nous sommes fixé aucune limite en termes de nombre d’associés, lance Thomas Rouhette. Nous offrons de réelles opportunités de promotion ». À l’inverse de la plupart des cabinets de sa taille, Signature Litigation ne rencontre d’ailleurs aucune difficulté à recruter. « Nous sommes très sollicités, les jeunes ont envie d’entrepreneuriat et sont attirés par notre projet », annonce Sylvie Gallage-Alwis. Il faut dire qu’ils sont plutôt bien traités. En 2023, les collaborateurs ont ainsi bénéficié d’un « profit-share » égal à 18,9 % du profit réalisé par le cabinet, en plus de leur bonus d’heures.

En première ligne dans
les contentieux émergents

C’est aussi parce qu’une grande attention est portée aux problématiques judiciaires émergentes que le cabinet est attirant. Signature Litigation se veut par exemple en première ligne sur les contentieux liés au devoir de vigilance. Jean-Marie Gauvain, directeur risques, éthique et compliance du groupe Casino Guichard-Perrachon, a confié au cabinet plusieurs dossiers, relatifs notamment au devoir de vigilance, et ne cache pas sa satisfaction. Dans l’une des affaires, dit-il, « Signature Litigation a constitué une équipe réduite, bilingue, parfaitement opérationnelle et complémentaire. L’équipe a fait montre de nombre d’initiatives bénéfiques au dossier, a toujours fait preuve d’une grande disponibilité et réactivité, de souplesse encore en acceptant de travailler avec un autre cabinet comme c’est l’usage au sein du groupe et surtout d’une capacité d’écoute inhabituelle ». Dans un autre dossier complexe de droit de la régulation boursière, il expose que l’équipe a su prendre connaissance d’une masse volumineuse de documents en un temps très court, et produire également dans un délai restreint des écritures judiciaires de grande qualité, convaincantes, en excipant d’arguments inédits, parfaitement étayés.

Au-delà des contentieux AMF, Jérémie Fierville voit se développer des litiges corporate et de gouvernance de plus en plus complexes. Les conditions de financement moins favorables génèrent en effet des tensions qui affectent aussi bien certaines sociétés cotées endettées que le secteur du private equity. La sophistication croissante des opérations, avec par exemple le développement des assurances de GAP, ou l’extension du périmètre de la responsabilité des dirigeants, est également un facteur de contentieux nouveaux.

En arbitrage enfin, les litiges liés à l’environnement explosent. Philip Dunham souligne d’ailleurs que les tribunaux sont désormais très sensibles à ces sujets, et se souvient d’une affaire portant sur des concessions pétrolières au milieu de l’Amazonie qu’il a eue à traiter.

L’avocature d’engagement

Par-delà sa technicité, c’est aussi la sincérité qui caractérise l’équipe d’associés. Interrogé par la rédaction, Christophe Mistral, general counsel contentieux du groupe Renault, raconte que « Le cabinet Signature Litigation applique à la gestion des dossiers stratégiques qui lui sont confiés les standards les plus élevés de la place en termes de compétences techniques, de disponibilité, de réactivité et de compréhension de nos métiers. Il se distingue également par l’attention constante portée aux rapports humains et à l’instauration d’une relation de confiance à long terme ».

Rappelons que Sylvie-Gallage-Alwis a d’ailleurs été remarquée par la rédaction, dans le Top 20 des avocats à suivre sur Linkedin, pour ses « posts from the heart » du lundi qui portent sur des sujets plus personnels, mais révèlent une gentillesse et une empathie désarmantes. « C’est notre marque de fabrique : lorsque l’on nous demande notre avis, nous nous engageons et nous n’hésitons pas à dire si nous ne recommandons pas une solution », disent-ils. « Nous n’aimons pas beaucoup l’eau tiède, complète Emmanuèle Lutfalla, et nous nous engageons complètement. Nous tenons à instaurer une relation conviviale, à long terme, car nous savons qu’un client satisfait peut nous apporter d’autres dossiers ».

Et l’équipe se fixe des règles éthiques rigoureuses qui sont appréciées. Par exemple, leur lettre d’engagement prévoit que si un confrère leur envoie un dossier, ils ne reprendront pas un dossier ultérieur qui leur sera envoyé par le même client sans son accord. « L’objectif, c’est de construire avec nos clients une relation de confiance fondée sur le plus haut niveau d’éthique possible », souligne Jérémie Fierville, à l’unisson de ses confrères. Exit, donc, l’image du cabinet de niche agressif. « Nous sommes bien sûr fermes et combatifs, mais cela n’empêche pas d’avoir des relations empreintes de courtoisie », annoncent les associés. Cette image de « bon partenaire » est finalement payante, puisque d’anciens adversaires ou co-conseils se souviennent de leur comportement et leur envoient, par la suite, des dossiers. Antonin Lévy, très élogieux, indique ainsi recommander le cabinet « les yeux fermés » pour tous les dossiers de contentieux civil, commercial ou d’arbitrage. « La technicité des associés et la qualité des équipes les rendent incontournables dans leur domaine d’expertise », assure le pénaliste. Dimitri Lecat, associé de Freshfields, complète : « J’ai apprécié l’intuition stratégique de l’équipe, la rigueur de son argumentaire et la pugnacité dont les avocats savent faire preuve à l’audience, dans l’intérêt du dossier et des clients ». Rien de plus normal pour Emmanuèle Lutfalla, qui explique qu’avoir une attitude courtoise lors des litiges a l’avantage de faciliter la négociation et la médiation. « C’est notre rôle, nous sommes des faiseurs de solution »