Nathalie Duguay - La performeuse
Responsable de l’équipe asset management de Willkie Farr & Gallagher LLP à Paris, Nathalie Duguay déploie avec assurance sa féminité dans un univers du private equity historiquement très masculin. Elle incarne surtout un leadership authentique.
Certaines femmes sont faites pour être leaders. C’est incontestablement le cas de Nathalie Duguay. L’associée de Willkie Farr & Gallagher LLP reconnaît d’ailleurs très naturellement qu’elle a toujours aimé les travaux en équipe. « Que ce soit avec son client ou avec ses confrères, l’avocat est sans cesse tenu d’exercer en équipe. Il doit s’entourer des meilleurs, tout en parvenant à coordonner les différentes expertises pour délivrer un service », explique-t-elle d’une voix très posée en fixant attentivement son interlocuteur avec ses yeux en amande. Sauf que tout le monde n’a pas la capacité d’être au premier rang. Pour parvenir sur l’estrade, Nathalie Duguay s’en est donné les moyens. « J’ai toujours visé l’excellence. J’ai très vite su que je voulais être sur le podium des spécialistes dans le secteur du private equity », poursuit cette figure réputée pour être exigeante, et qui dénote par sa féminité assumée au sein d’un univers historiquement très masculin. « Je ne crois pas avoir un comportement différent de celui de mes confrères hommes, réfléchit-elle en souriant. J’ai peut-être une plus grande capacité d’écoute, ce qu’apprécie mes clients et cela favorise des échanges authentiques et une relation de confiance et de loyauté. Ils savent que je sais les entendre ».
Une chimiste
devenue avocate
D’origine canadienne, Nathalie Duguay a un parcours pour le moins atypique. Elle a débuté par un diplôme de chimie à l’université de Montréal. Puis, par curiosité, elle s’est lancée dans une formation juridique. Et l’alchimie prend tout de suite. Devenue avocate, elle exerce au sein du cabinet McMaster Meighen en contentieux et en fusion-acquisition. Mais son mari se voit proposer une opportunité professionnelle en France. Sur le point d’accoucher de son premier enfant – elle en a aujourd’hui quatre –, l’avocate traverse l’Atlantique pour poser ses valises à Paris. « L’aventure devait durer trois ans, mais nous ne sommes finalement jamais repartis », raconte-t-elle. Il faut dire qu’elle a été très vite happée par le succès français.
En 1998, Nathalie Duguay intègre le cabinet Salans pour faire des fusions-acquisitions. Son bureau est situé en face de celui du réputé George Pinkham. C’est lui qui, le premier, lui pose sur son bureau un dossier de structuration de fonds. Personne ne connaît ni ne s’intéresse alors vraiment cette matière – qui n’est d’ailleurs même pas encore une spécialité. « J’ai beaucoup aimé les discussions commerciales avec le client et la stratégie business que nous devions mettre en musique à travers la création de ce fonds », explique l’associée qui dit s’être rapidement sentie à l’aise dans l’exercice. « J’ai compris que j’allais pouvoir « performer » », poursuit-elle. Et elle ne s’est pas trompée.
Le choix d’une firme américaine
Au début du nouveau millénaire, l’équipe suit George Pinkham pour fonder le bureau parisien de SJ Berwin. Devenue associée, Nathalie Duguay surfe sur la vague du private equity français et européen. Les dossiers s’enchaînent, sur fond de construction d’une réglementation européenne qu’elle suit avec intérêt. Ses origines canadiennes constituent un atout majeur pour elle. Les investisseurs du secteur étant bien souvent américains, elle n’a aucune difficulté à interagir avec eux. Elle sera associée de SJ Berwin, devenu King & Wood Mallesons, jusqu’en 2016.
Le marché des experts de la structuration de fonds est alors relativement concentré et Nathalie Duguay reçoit des sollicitations de toutes parts. Il faut dire qu’elle a des clients qui lui sont très fidèles. Compte tenu de sa pratique, intégrer une firme américaine est le choix le plus adapté. Willkie Farr & Gallagher LLP, réputé pour sa pratique d’excellence transactionnelle en M&A et PE, s’impose comme une évidence. « L’équipe a une profondeur d’expertise et une connaissance de la gestion d’actifs exceptionnelles. Lorsque j’ai rencontré les associés, en France, à Londres et aux États-Unis, j’ai senti que j’allais m’entourer de professionnels exigeants et dynamiques. Je rentrais dans une fusée, un accélérateur de carrière », raconte-t-elle. Convaincue, l’associée crée le département asset management du bureau parisien. Depuis, les plus beaux fonds structurés sont passés par ses mains. À l’image de PAI Partners VIII clôturé à 7,1 Mds€ (cf. LJA 1608) ou, plus récemment, le fonds de continuation créé par Tikehau Capital pour accompagner Egis (cf LJA 1689).
« Aujourd’hui, l’équipe worldwide compte quarante associés et plus de 120 avocats. Je suis l’une des ouvrières du groupe qui travaille constamment en bataillon pour atteindre l’excellence », poursuit-elle. Et son rôle en tant que leader ? « Je challenge mes collaborateurs et je me réjouis de leur succès », répond-elle, lumineuse.