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Linklaters promeut une génération dynamique

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

Le 1er mai 2024, trois nouveaux avocats intégreront le partnership de Linklaters. La LJA les a rencontrés.

Éléonore Hannezo, une énergie débordante au service du collectif

À bientôt 35 ans, Eléonore Hannezo devient la benjamine du partnership de Linklaters à Paris. Une belle reconnaissance pour le parcours fulgurant de cette jeune femme pressée, habituée à avancer au pas de charge, depuis son admission à Sciences Po directement après son bac, sans passer par la case prépa. L’élève studieuse, passionnée de littérature, de philosophie et d’histoire ne se destinait pas de prime abord à une carrière dans le droit des affaires. À 19 ans, l’étudiante découvre avec fascination le métier d’avocat grâce à une expérience de paralegal dans le département contentieux d’un cabinet new-yorkais. Éléonore Hannezo a pu y observer discrètement la vie des avocats, leurs débats passionnants et leur utilité pour leurs clients. Cette fascination la pousse à intégrer l’école de droit de Sciences Po. Des stages chez des monstres sacrés de la profession, Jean-Michel Darrois, son enseignant, Olivier Metzner ou encore Pierre-Olivier Sur, confirment sa vocation pour le contentieux. L’aspirante-avocate y découvre le rythme effréné de ces cabinets et se prend de passion pour la sophistication intellectuelle de la matière et l’adrénaline de la gestion de crise. L’intensité de la relation avec les clients, pris dans un tourbillon judiciaire et médiatique, n’est pas pour déplaire à ce tempérament bouillonnant qui carbure à l’émulation de groupe.

En 2013, Éléonore Hannezo choisit de faire carrière chez Linklaters, d’abord pour la dimension internationale, puis pour son « état d’esprit unique combinant une culture de l’exigence avec une forme de joie de vivre ». Elle trouve en Arnaud de La Cotardière et Jean-Charles Jaïs ses mentors. Dix ans plus tard, au sein d’une équipe soudée de plus de 20 avocats, sa passion pour les dossiers complexes est toujours intacte, passant d’enquêtes internes lui faisant piloter une équipe de 70 personnes sur plusieurs juridictions à des contentieux AMF et commerciaux ou des affaires de blanchiment et de corruption. Dans cette vie trépidante, cette mère de trois jeunes enfants, assure le cours magistral de droit de la régulation bancaire et financière à Sciences Po, et s’est offert « un pas de côté » de quelques mois en 2016-2017 pour plancher sur l’avenir de la profession d’avocat en corédigeant un rapport pour le garde des Sceaux en parallèle de son activité. De quoi l’ériger en « role-model » inspirant pour la nouvelle génération d’avocates ? L’autosatisfaction n’est pas trop le genre d’Éléonore Hannezo, qui veut « avoir le bonheur modeste » et ne pas donner l’impression d’une trompeuse facilité dans un métier très exigeant, où l’avenir est toujours à construire.

Julien Bourmaud-Danto, porté par l’exaltation des dossiers

Julien Bourmaud-Danto n’aime pas s’enliser dans la routine d’un quotidien trop confortable. C’est ce qui a poussé ce littéraire « pur jus » à se lancer dans une carrière d’avocat d’affaires après des études de droit auxquelles rien ne le prédestinait. Un passage à l’Essec après son cursus juridique confirme son attirance pour le M&A et la découverte de ce milieu lors d’un stage chez Linklaters en 2009 lui donne un aperçu de l’effervescence et de la richesse de ce métier.

Après un passage en banque d’affaires à Londres, où il se frotte au quotidien parfois difficile des plus jeunes et à la verticalité de la hiérarchie, il retrouve avec enthousiasme, après un périple de six mois en Asie en sac à dos, le bureau parisien de Linklaters où on ne le laissera pas s’ennuyer. Le jeune avocat y passe quatre années passionnantes à apprendre le métier, à peaufiner sa maîtrise technique et à chercher à saisir la subtilité de tous les enjeux d’un dossier, y compris dans la personnalité de ses acteurs. Le cabinet implique tôt le jeune avocat sur des dossiers phares où il mesurera l’ampleur de sa responsabilité auprès des clients. Après avoir eu l’occasion de découvrir d’autres horizons, notamment l’univers des start-up et de s’adonner à sa passion pour le triathlon qu’il pratique alors quotidiennement, c’est avec une implication sans faille que Julien Bourmaud-Danto retrouve son ancienne équipe en 2018 et replonge dans le bain des fusions-acquisitions d’envergure. En 2021, année marquante à titre personnel par la naissance de sa première fille, il œuvrera aux côtés de l’un de ses associés, Pierre Thomet, sur la cession par le groupe Bel de la marque Leerdammer à Lactalis. Une opération structurante pour le client qui lui permet à cette occasion de renforcer son indépendance, Bel récupérant en échange près d’un quart de son capital et sortant par ailleurs de la cote. Promu counsel la même année, il en garde le souvenir de journées très denses à travailler d’arrache-pied sur ses dossiers tout en s’occupant, une fois chez lui, de son nouveau-né. S’il en parle avec le sourire, l’avocat, désormais père de deux filles, n’est pas moins conscient de l’enjeu de cet équilibre entre une vie privée où il tient à jouer pleinement son rôle de jeune père et une vie professionnelle exigeante. Celle-ci le portera même outre-Manche où il s’installe en 2022 pendant six mois, avec toute sa famille, dans le cadre d’un détachement au sein du bureau londonien de la firme. Très sensible au bien-être des équipes et notamment impliqué dans le programme de « reverse mentoring » mis en place par le cabinet, il lui tient particulièrement à cœur d’être présent pour les nouvelles générations d’avocats et les accompagner dans ce cheminement aussi exaltant qu’exigeant.

Samuel Bordeleau, un Québécois à Paris

Son subtil accent se devine à peine et donne une pointe d’exotisme chantonnant à son phrasé corseté d’avocat soupesant chaque mot avant de l’énoncer. C’est d’ailleurs son envie d’« avoir le dernier mot » qui l’a orienté vers des études de droit dans son Québec natal, où il décrochera son sésame d’avocat à l’université de Laval et son inscription au barreau du Québec en 2007. Mettant pour la première fois ses pieds à Paris chez Winston & Strawn en 2008, Samuel Bordeleau s’acclimate rapidement à la grisaille de Paris, la troquant contre la pluie londonienne uniquement le temps d’un LL.M. en finance internationale au King's College London, et devient avocat au barreau de Paris en 2011. Ses détachements au sein des équipes de produits dérivés de Natixis et Amundi lui donnent le goût de la gymnastique intellectuelle de la finance structurée, mais il préfère s’orienter en financement de projets pour avoir un impact plus direct sur la vie des gens. Et c’est au sein de Linklaters, cabinet qui le fait rêver depuis ses années d’études, qu’il fourbira ses premières armes en 2012, dans un secteur qui a connu une formidable montée en puissance cette dernière décennie. Dopés par la multiplication de projets de transition énergétique et, plus récemment, par l’entrée en jeu des fonds de private equity, les dossiers du département Energie & Infrastructure de Linklaters se sont multipliés et diversifiés, offrant à Samuel Bordeleau un large terrain de jeu. Aguerri à la technicité des produits financiers dérivés, il accompagne ainsi plusieurs clients fournisseurs et traders d’énergie dans la structuration de leurs contrats d’approvisionnement et de distribution. Il a également œuvré pour Bpifrance à la genèse du fonds de Garantie Énergie Renouvelable (GER). Plus récemment, il a accompagné Automotive Cells Company (ACC) pour la mise en place d’un financement à recours limité, d’un montant de 4,4 Mds€, permettant le développement et la construction de trois gigafactories de batteries pour véhicules électriques en France, Allemagne et Italie. Ce Canadien d’origine, nourri à la culture nord-américaine et sa communication directe, apprendra aussi les subtilités des codes culturels européens, tout en appréciant l’environnement international et collaboratif de Linklaters dans lequel il se sent comme un poisson dans l’eau. Père de deux enfants, de six et neuf ans, ses rares moments de loisirs sont sanctuarisés pour sa vie de famille, s’octroyant des balades en forêt de Saint-Germain-en-Laye et des moments culturels dans les musées parisiens quand les week-ends lui permettent de décrocher de ses dossiers.