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L’Américain Goodwin s’installe à Paris

Par Laurence Garnerie
Cet article a été publié dans LJA Le Mag n°45 novembre/décembre 2016


Le 1er juillet dernier, Christophe Digoy, Maxence Bloch, Jérôme Jouhanneaud, Thomas Maitrejean, William Robert et Pierre-Louis Sévegrand, jusqu’alors associés de King & Wood Mallesons, ont ouvert le bureau parisien de l’Américain Goodwin, avec leurs 17 collaborateurs (LJA n° 1261). Un mouvement qui a fait l’effet d’une bombe sur le marché parisien, et sur lequel reviennent Maxence Bloch, chairman du bureau, et Christophe Digoy, associé au sein de l’équipe private equity.



Pourquoi avoir choisi de rejoindre Goodwin ?

Maxence Bloch : La culture et les métiers de Goodwin sont très proches des nôtres. Nous en connaissons les équipes depuis longtemps. Goodwin a en effet une forte reconnaissance aux États-Unis en matière d’actifs alternatifs à la Bourse : private equity, immobilier et tous les métiers qui vont autour, avec une reconnaissance de premier plan dans le secteur des tech et life sciences. SJ Berwin et King & Wood Mallesons n’ayant pas de bureaux aux États-Unis, nous avons souvent travaillé avec eux par le passé. Après s’être développé aux États-Unis, Goodwin a décidé de mener une croissance internationale raisonnée – il a ouvert des bureaux à Hong Kong, Londres et Francfort autour de ses pôles d’excellence – et de s’installer à Paris. Nous avons été séduits par la vision de Goodwin, son focus sur les métiers de l’investissement et particulièrement le M&A et le private equity. Nous partagions cette logique de créer un cabinet d’avocats international centré sur quelques domaines d’excellence. Notre rapprochement s’est donc fait de manière naturelle.



Votre équipe, qui travaille ensemble depuis près de 20 ans, a toujours exercé dans des cabinets internationaux (Clifford Chance, SJ Berwin devenu KWM). Que vous apporte Goodwin par rapport à vos précédentes structures ?

Christophe Digoy : Très clairement, Goodwin nous apporte une ouverture vers les États-Unis, avec lesquels nous avons d’ores et déjà développé des synergies fortes, avec en outre l’avantage d’un bureau londonien de premier plan. Même si le cabinet est positionné comme nous sur le private equity mid-market, il nous offre également de nouvelles opportunités vers le M&A en général. Nous avons donc ajouté à notre arc des deals avec des sociétés du CAC 40, ainsi que le métier du venture, que nous avons beaucoup pratiqué chez Clifford mais dont nous nous étions éloignés depuis. Nous souhaitons également développer une pratique de création de fonds, sur laquelle Goodwin est très bien positionné aux États-Unis.



Sur quels deals êtes-vous intervenus depuis votre ouverture ?

Maxence Bloch : Nous avons d’ores et déjà eu de nombreux dossiers intéressants : le rachat de Tara Jarmon par AMS Industrie, l’accompagnement du management de Foncia, la prise de participation de Cerba Helthcare dans Menalabs, le projet d’introduction en bourse d’Afflelou… Nous préparons également une belle levée à l’international (50 à 60 millions de tour de capital risque). Nous avons enfin plusieurs deals venture à notre actif, tel que la levée de fonds de Molotov qui s’est réalisée à la fin de l’été.



Quelle est aujourd’hui la typologie de vos clients ?

Christophe Digoy : Nous travaillons depuis longtemps pour des fonds midcap/private equity, ainsi que pour des groupes corporate, qui sont soit des sociétés de portefeuille, soit des groupes industriels n’ayant pas ou plus de liens avec le private equity. Nous intervenons également pour des sociétés ou fonds de capital venture. Et grâce à l’arrivée d’une équipe en financement, nous allons nous développer auprès des clients prêteurs.



"Notre approche n'est pas d'être un cabinet full service, mais de nous concentrer autour des métiers de l'investissement, avec en premier lieu le private equity au sens large, les opérations de M&A et d'investissement immobilier"



Vous venez de recruter une équipe en financement et une autre en fiscal. Quel est votre axe de développement ?

Maxence Bloch : Nous avons beaucoup de chance qu’Arnaud Fromion et Frédéric Guilloux, tous deux associés, ainsi que leur équipe avec notamment Adrien Paturaud, counsel, nous aient rejoints. L’équipe est spécialisée en financement d’acquisitions et d’entreprises et opère pour les prêteurs et les emprunteurs ainsi que pour les investisseurs privés. Elle a accompagné de nombreuses institutions financières, banques, fonds d’emprunt privés et emprunteurs institutionnels sur une grande variété d’opérations de financement à effet de levier, incluant notamment des financements « unirate ». L’équipe intervient également sur les financements corporate d’envergure et dans les secteurs des télécoms, ainsi que dans l’univers des financements crossover. C’est une équipe de premier plan, que nous connaissions depuis longtemps, et qui partage notre culture de collaboration entre équipes, d’excellence et la même vision du marché. Arnaud et son équipe sont déjà à pied d’œuvre sur nos dossiers et les leurs, et la synergie est évidente.

Le cabinet s’est également renforcé en droit fiscal, autre pierre angulaire de notre activité. Marie-Laure Bruneel, reconnue pour son expertise en fiscalité M&A, private equity et immobilier, nous rejoindra dans quelques semaines. Là encore, c’est une vision commune de notre métier, de la façon de l’exercer, et de notre marché en général, que nous avons privilégiée. Nous ne pouvions faire meilleur choix.



Prévoyez-vous de vous doter d’autres pratiques ?

Christophe Digoy : Dans un deuxième temps, nous prévoyons le recrutement d’une équipe en immobilier et en structuration de fonds d’investissement. Nous couvrirons alors l’essentiel de l’écosystème nécessaire à notre pratique.
Maxence Bloch : En effet, notre approche n’est pas d’être un cabinet full service, mais de nous concentrer autour des métiers de l’investissement, avec en premier lieu le private equity au sens large (du venture au LBO, en passant par la structuration de fonds), les opérations de M&A et d’investissement immobilier.

portrait Goodwin