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Eurojuris France bâtit sa stratégie avec la LegalTech

Par LJA - LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES
Timothée Rambaud, cofondateur de Legalstart.fr, et Sophie Clanchet, présidente d'Eurojuris France

Subir ou travailler en collaboration avec les legaltech ? Pour Eurojuris France, réseau qui regroupe des avocats et des huissiers, ces nouveaux acteurs du marché offrent de véritables opportunités de développement aux professionnels du droit. Ces derniers mois, le réseau a ainsi conclu un partenariat avec eJust, site d'arbitrage en ligne dédiée aux entreprises, et avec legalstart.fr, plateforme de services juridiques pour les TPE/PME. Précisions avec Sophie Clanchet, présidente d'Eurojuris France.

Eurojuris France a conclu cette année deux partenariats avec des legal start-up (eJust et legalstart.fr). Quelle est la stratégie d’Eurojuris France sur ce terrain ?
Sophie Clanchet : Notre stratégie s’appuie sur trois axes : en premier lieu, avancer en bonne intelligence avec les plateformes d’intermédiation qui s’adressent aux mêmes typologies de prospects que nous ; ensuite, identifier de nouvelles activités potentielles pour l’avocat – c’est clairement le positionnement d’eJust ; enfin, étudier les technologies permettant d’améliorer sa productivité ou son développement commercial.
La carte judiciaire française implique un maillage composé majoritairement de petits et moyens cabinets d’avocats ; ces derniers, qui sont le socle de notre réseau, doivent être aussi compétitifs que les grands, accéder aux meilleures technologies et prendre les bons virages au bon moment. Nos études d’huissiers trouvent également leur place auprès des legal start-up, pour qui le recouvrement demeure une prestation qui a toute sa valeur.

Comment s’articule la relation entre les avocats et structures membres d’Eurojuris France et ces plateformes partenaires ?
S. C. : La première pierre de l’édifice a été posée avec chacun des partenaires. Nos membres compétents en droit de l’entreprise au sens large et qui en ont fait la demande sont référencés sur Legalstart.fr. Il s’agit de nos membres susceptibles de répondre aux demandes des porteurs de projet, TPE et PME. Nous suivons avec intérêt cette start-up, dirigée par de brillants fondateurs, qui contribue à sa manière à l’accès au droit pour les créateurs d’entreprise et agit de manière rigoureuse sur le plan déontologique. En parallèle, environ 25 avocats du groupe sont désormais formés à l’arbitrage eJust, et nous poursuivrons la formation de ceux qui le souhaitent. Enfin, nous travaillons sur d’autres projets, confidentiels pour l’heure, avec ces deux partenaires.
Les deux start-up ont été fondées par des avocats et jouissent du soutien des pouvoirs publics. J’ajoute que ce sont des « partenariats vivants », qui s’enrichissent jour après jour. Nous avançons régulièrement ensemble sur des problématiques intellectuelles et métiers, notamment au sein de l’association OpenLaw. Eurojuris, eJust et Legalstart.fr ont en effet fait partie des véritables chevilles ouvrières de la Charte éthique pour un marché du droit en ligne. Avec Legalstart.fr, nous avons souhaité valoriser l’intérêt supérieur du client dans les prestations en ligne, tandis que les exigences en termes de sécurité informatique suggérées par eJust nous semblent être de nature à profiter à l’ensemble des professionnels du droit.

Avez-vous prévu de conclure des partenariats avec d’autres legal start-up ?
S. C. : Nous avons à cœur de mener à bien les partenariats existants. Dans le même temps, si de nouvelles solutions permettent aux avocats, huissiers et notaires d’améliorer leur productivité, nous serons à l’écoute, comme nous l’avons été sur le logiciel ou les équipements depuis maintenant trente ans.
C’est d’ailleurs l’objet de notre initiative « Legaltech Jeune Pousse » : à l’occasion de notre congrès anniversaire « Le Droit est mort, vive le Droit », qui se tiendra à Versailles les 19 et 20 janvier prochains, nous proposons aux start-up travaillant avec les professionnels du droit de venir présenter leur solution gracieusement. Il existe effectivement en ce moment d’astucieuses solutions concernant la vacation, la justice dite « prédictive », les réseaux de knowledge management ou de recommandation. Nous accueillerons ces sociétés, dont nombre d’entre elles sont dirigées par nos confrères, avec plaisir.

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