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Pirouzan Parvine, Dentons : « Nous avons un travail de pédagogie à faire en Iran »

Par Laurence Garnerie
Paru dans La Lettre des Juristes d’Affaires, N° 1271 du 26/09/2016.

Dentons vient de se rapprocher du cabinet iranien APP pour ouvrir un bureau à Téhéran. Une première pour un cabinet international présent également aux États-Unis. Explications avec Pirouzan Parvine, associé à Paris et à Téhéran, à la tête de ce projet.


Pourquoi ouvrir un bureau à Téhéran ?

Pirouzan Parvine : Nous y avons été emmenés par nos clients. Leur retour s’explique par deux phénomènes. Le premier, c’est la fin de la légitimité des sanctions. Avec 7 résolutions de l’ONU contre l’Iran, les sanctions, notamment extraterritoriales américaines, avaient acquises une forte légitimité qui a fonctionné pendant 12 ans. Or, cette légitimité est tombée avec l’accord sur le nucléaire de juillet 2015 entre l’Iran et le groupe 5+1 incluant les États-Unis et l’Union européenne. Le second phénomène est la réintégration de l’Iran dans la concurrence internationale que se livrent les grandes entreprises et les pays. Chacun a vu son voisin et concurrent s’intéresser à ce nouveau marché prometteur et a voulu à son tour l’explorer. Les Japonais veulent y être car les Coréens y sont déjà, les Français parce que les Allemands et Italiens y sont aussi. Or nous sommes présents à peu près dans tous les pays qui s’intéressent aujourd’hui à l’Iran, et reconnus pour notre expertise des marchés en transition.



Dentons s’est associé au cabinet APP pour s’implanter. Pourquoi ce choix ?

P.P. : Les sanctions internationales ont eu pour effet de voir partir du pays des avocats expérimentés et de ne pas exposer les jeunes talents aux transactions internationales complexes. Nous avons décidé d’aider Navid Sato qui dirige APP à réunir pour les besoins de nos clients des avocats iraniens talentueux ayant le souhait d’être formés par nous et d’appliquer à la fois nos méthodes et surtout notre éthique de travail. Navid est irano-japonais, diplômé des universités américaines et iraniennes, membre du barreau de New York et de Téhéran. Nous portons aussi une grande attention aux avocats ayant une grande expérience sectorielle. L’exdirectrice juridique de la bourse de Téhéran a par exemple rejoint APP, qui compte désormais autant de femmes que d’hommes.


Dentons Iran Téhéran