Connexion

L’évolution des métiers d’avocat et de juriste

Par Anne Portmann

Un sondage Opinionway pour Lamy, publié au début du mois d’octobre 2022, éclaire sur la perception de l’évolution des métiers d’avocat et de juriste par les praticiens.

Réalisée auprès de 329 avocats et 97 juristes, cette enquête, réalisée entre fin août et début septembre 2022, visait à analyser l’état d’esprit et le ressenti des personnes interrogées par rapport aux évolutions de leur pratique.

Satisfaction moyenne et amour du métier

Le niveau de satisfaction professionnelle des représentants des deux métiers est légèrement supérieur à la moyenne : 6,4 /10 pour les avocats et 6,8/10 pour les juristes. Chez ces derniers toutefois, 69 % attribuent une note supérieure à 7/10 à leur niveau de satisfaction, contre 56 % chez les avocats. Le sondage révèle toutefois que certains avocats semblent plus satisfaits de leur sort professionnel que leurs confrères : ainsi les plus de 60 ans, qui sont 73 % à attribuer une note supérieure à 7/10, les associés (72 %), les avocats qui travaillent au sein de cabinets français spécialisés (71 %) et les avocats d’affaires. Les avocats restent cependant, en proportion, plus nombreux à être insatisfaits : on en compte 18 % contre 12 % chez les juristes. Parmi eux, près d’un tiers de ceux exerçant au sein de cabinets français généralistes (27 %) notent leur niveau de satisfaction à moins de 4/10. Et si les trois quarts des juristes (73 %) au total, indiquent avoir un état d’esprit positif en débutant leur travail, la proportion est de seulement la moitié chez les avocats. Là aussi, se distinguent les avocats d’affaires et les plus de 60 ans, plus épanouis que leurs confrères, avec respectivement 62 % et 58 % d’individus ayant un bon état d’esprit. Les deux professions aiment leur métier (89 % chez les avocats et 90 % chez les juristes) et sont capables de prendre, émotionnellement, de la distance (73 % chez les avocats et 69 % de juristes). Revers de la médaille : la fatigue physique ressentie en fin de journée dans les deux métiers : 68 % chez les avocats et 64 % chez les juristes. Mais les juristes se sentent moins envahis dans leur vie privée par leurs soucis professionnels : 53 % contre 66 % chez les avocats. Ces derniers souffrent aussi d’un manque de reconnaissance, pour 40 % d’entre eux, qui ne se retrouve que dans une proportion moindre chez les juristes (24 %).

La profession de juriste devenue plus attractive

L’étude tend à démontrer que, depuis la crise sanitaire, les juristes sont plus satisfaits de leur travail. Ils sont nombreux à apprécier le télétravail (78 %), davantage que les avocats qui sont sans doute plus contraints (44 %). L’évolution des outils de travail et des déplacements liés au travail sont également des points positifs pour les deux professions et davantage pour les juristes. L’écart est cependant plus important en ce qui concerne l’autonomie, l’équilibre vie privée/vie professionnelle et la solidarité et la cohésion au travail. Les juristes considèrent que la crise sanitaire leur a permis d’améliorer leurs conditions de travail sur ces différents points. Ils sont en outre bien plus convaincus par l’attractivité de la profession pour les jeunes générations que les avocats, ces derniers jugeant préoccupante, voir inquiétante, l’évolution générale de la justice en France.