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Le comportement des Français en matière d’héritage et de succession

Par Anne Portmann

Altaprofits, société de conseil en gestion de patrimoine sur Internet a fait réaliser par l’IFOP, une étude relative à l’épargne en France, dans le cadre de son baromètre annuel. Cette étude décrypte le comportement des Français s’agissant de l’héritage et des successions.

Les principaux enseignements de cette étude portent sur l’anticipation en matière de transmission. On y apprend que seulement 41 % des Français ont mis en place un dispositif de transmission, au premier chef desquels l’assurance- vie, pour 26 %. Quelque 10 % seulement ont rédigé un testament, 8 % une donation et 6 % ont fait un acte organisant un avantage au profit du conjoint survivant. Les Français prévoyants sont un plus nombreux au-delà de l’âge de 35 ans (44 % ont prévu l’avenir, dont 29 % en assurance vie, 11 % via un testament, 9 % par une donation, 7 % par un contrat de mariage) et naturellement au-delà de 65 ans (55 % ont prévu quelque chose). Selon l’étude, les hommes anticipent davantage que les femmes (respectivement 43 et 38 %) et les habitants des régions Bourgogne-Franche-Comté (50 %), Nouvelle-Aquitaine (47 %) et Pays de la Loire (46 %) sont au-dessus de la moyenne globale, contrairement aux bretons, qui ne sont qu’un quart (25 %) à prévoir leur succession.

L’allègement des droits de succession plébiscité

L’étude confirme un constat déjà posé : une écrasante majorité de Français (91 %) appelle de ses voeux une réforme des droits de succession, la jugeant nécessaire (pour 59 %) ou utile (pour 32 %), seulement 9 % la considérant inutile. C’est en Centre-Val-de-Loire qu’elle fait quasiment l’unanimité (96 % de personnes l’estimant nécessaire ou utile) et même en Bretagne, on y adhère à 86 %. Cette volonté de réforme est à mettre en parallèle avec la proportion de Français qui ont bénéficié d’un héritage : ils ne sont que 34 % et 66 % n’en ont jamais reçu. L’héritage concerne évidemment majoritairement les plus de 65 ans, qui en bénéficient à 50 %. Parmi eux, 19 % ont bénéficié d’un héritage sous forme de patrimoine immobilier, 18 % d’un héritage sous forme de patrimoine financier. Les femmes héritent moins que les hommes (31 % contre 36 %) et l’extraction des données révèlent qu’elles héritent moins du patrimoine immobilier que les hommes (17 % contre 21 %), alors que la différence est moins marquée s’agissant de patrimoine mobilier. Le détail régional est intéressant à consulter et révèle qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, les habitants se distinguent en héritage de patrimoine immobilier, au taux le plus haut toutes régions confondues, soit 24 % (+ 5 points par rapport au taux national). C’est en Centre- Val-de-Loire que l’on transmet le moins son patrimoine, la région affichant le taux de plus faible de bénéficiaires d’héritages avec seulement 23 %.