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Osez donner des signes de reconnaissance à vos collaborateurs

Par Virginie JUBAULT*, AVOCOM

La culture française ne pousse pas aux compliments. Le constat commence à l’école. Les faiblesses sont pointées du doigt, plus rarement les points forts.

Les besoins de stimulations sont pourtant vitaux. Recevoir un signe de reconnaissance, c’est se nourrir. Ils sont de deux ordres physiques et relationnels.
 
Nous aborderons dans le cadre de cet article la force des signes sociaux dans le cadre du management.
L’absence de stimulations sont cause de souffrance, de désordres émotionnels plus ou moins graves et peuvent causer à l’extrême des maladies.

Ces stimulations sociales qui se traduisent par des paroles mais aussi des pouvoirs, des honneurs, de l’argent n’ont pas suffisamment de place notamment dans le monde du travail. 
 
Il existe quatre catégories de stimulations : positives, négatives, conditionnelles et inconditionnelles.
 
Stimulations positives et négatives :

Les stimulations peuvent être positives : elles sont source de plaisir, d’épanouissement et de confiance en soi. Elles favorisent ainsi la réussite. Ou négatives, source de déplaisir, de souffrance, de méfiance et génèrent dans la durée plus d’échecs.
 
Stimulations conditionnelles et inconditionnelles :

Les stimulations conditionnelles sont données à la personne pour ce qu’elle fait :

Vous avez bien rédigé cette clause dans ce contrat !
Vous n’avez pas assez approfondi votre recherche.

Elles sont indispensables pour faire évoluer les comportements de ses collaborateurs donc pour les former ou pour assurer la cohérence des efforts de chacun dans l’équipe. Mais puisqu’elles sont conditionnelles, elles tendent à rendre la personne qui les reçoit dépendante de celle qui les donne.

Les stimulations inconditionnelles sont données à la personne pour ce qu’elle est (données sans condition) :

Vous rédigez très bien les contrats.
Vous êtes trop rigide.

Elles sont donc données en quelque sorte une fois pour toutes à la personne et constitue la source d’énergie à partir de laquelle celle-ci peut élaborer un comportement autonome.
 
Dans le cadre de stimulations inconditionnelles positives, le collaborateur agira de façon constructive pour lui-même et pour les autres.
Les stimulations inconditionnelles négatives tendront à mener la personne à agir de façon destructive pour les autres et pour elle-même.

Avec les stimulations inconditionnelles positives, la personne prend des initiatives et se sert pleinement de ses capacités. Au fil de ce type de stimulations, elle devient moins dépendante et s’accomplit pleinement. Cette personne sera difficile à manipuler, moins contrôlable et coopérera si ses buts correspondent à ceux indiqués par le manager.
 
Par contre si la personne manque de stimulations inconditionnelles, elle sera incapable d’agir de façon autonome et son comportement sera directement fonction des stimulations qu’elle recevra au jour le jour. Le caractère conditionnel peut s'avérer menaçant voir inhibiteur sans la présence forte d’inconditionnelles en toile de fond.

Les stimulations négatives conditionnelles dissuadent d’aller dans le sens opposé à la direction donnée. Elles sont indispensables pour orienter une activité un travail, une relation mais ne sont pas directement productives. Elles complètent de façon nécessaire les indications données par les stimulations positives conditionnelles.
Comme le souligne Vincent Lenhardt dans son livre sur l’Analyse Transactionnelle, dont l’explication de ce concept est directement tirée, le monde de l’entreprise génère plus de stimulations conditionnelles négatives que positives. Ainsi, le management développe la fonction de contrôle et la notion de normes au détriment de la production et de la notion de création.
 
Inutile d’insister longtemps sur le caractère néfaste des stimulations inconditionnelles négatives prodiguées sous forme de jugements et condamnations. Elles contribuent à figer les situations difficiles. Apprendre à dire Non, dans le respect de soi même et de l’autre est un moyen plus constructif.
 
La problématique des stimulations est plus complexe que de simples conseils managériaux sur la politique de la carotte et du bâton.
Elle touche un vrai sujet d’éducation, de règles assimilées depuis l’enfance.
Certains ont du mal à donner des stimulations, d’autres à les recevoir (gène de recevoir un compliment). 
Certaines personnes ont des difficultés à demander des stimulations dont elles auraient besoin ou à se les accorder pour eux-mêmes, d’autres sont dans le refus de l’accueil de ces fameuses stimulations.
 
Enfin, certaines seront mal interprétées par le receveur (même les positives).
 
Tout le travail du développement des hommes et du potentiel humain vise à restaurer ou renforcer cette capacité d’entrer en relation.
S’exercer à donner et recevoir des signes de reconnaissance positifs et négatifs contribue à vivre des relations à autrui plus riches, plus saines et satisfaisantes.

Les managers apprennent à écouter différemment, à partager leurs émotions, à exercer leur empathie, à prendre une posture d’éducateur, de “passeur de relai “ qui aident le collaborateur à se construire.

Virginie Jubault a suivi / suit des formations à l’IME et Transformance (école de coaching de Vincent Lenhardt). Les concepts qu’elle expose sont très inspirés de ces enseignements.

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