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Comment développer son leadership ?

Par Anne Girard, seenago

La thématique du leadership a déjà été abordée dans des fiches précédentes, à travers la prise de décision et le management. Y consacrer une fiche entière permettra de clarifier la notion et de proposer quelques pistes pour acquérir les compétences indispensables pour devenir un leader.

Pas de leader sans suiveur (follower) !
Par leadership, on entend la capacité d’un individu à influencer un groupe. Cette influence peut s’exercer à plusieurs niveaux dans un cabinet et n’a pas forcément à voir avec le rôle de dirigeant ou de manager.
On ne peut donc être leader sans être reconnu, choisi, « élu » par un collectif. Que le processus soit explicité ou non, qu’il soit formalisé ou pas, le leadership est avant tout une affaire de légitimité, et en particulier de légitimité à prendre des décisions qui seront ensuite acceptées par le groupe.
À noter que la légitimité dans la prise de décision peut être contestée ou retirée par le groupe au bout d’un certain temps si le leader n’obtient pas les résultats escomptés.
La légitimité d’un leader est régulièrement soumise à des remises en question et n’est jamais complètement acquise, en particulier dans les environnements fortement concurrentiels.
Le développement du leadership passe donc par un travail sur sa propre relation à son environnement, aux autres. Il ne s’agit pas uniquement d’être « le meilleur » mais de faire en sorte que cela soit reconnu.

Les différents styles de leadership
Le sociologue Max Weber a décrit le « leadership charismatique » qui repose sur la croyance selon laquelle le leader possède des qualités personnelles sortant de l’ordinaire.
Cette définition s’est imposée au cours du temps comme la définition du leadership en général. On en est arrivé à confondre leadership et charisme, à tel point que l’on entend souvent dire: « cet associé ou ce manager n’a aucun charisme, il ne pourra jamais être notre leader ». Ce type de préjugé repose sur la confusion entre les deux notions, mais aussi sur le fait que le « charisme » est perçu comme une qualité innée chez une personne et ne peut donc, par définition, s’acquérir.

Or on peut trouver d’autres styles de leadership et en particulier :
- Celui qui est associé à une vision créative et une capacité à prendre des risques en s’engageant dans ses projets ;
- Celui qui repose sur l’expertise : un niveau de connaissances ou la maîtrise de savoir-faire techniques très pointus.

Tout professionnel qui souhaite travailler sur son leadership doit se poser la question de savoir quel type de leadership il souhaite développer, puis acquérir certaines compétences.


Les compétences nécessaires au développement du leadership
Dans la mesure où le leadership s’exprime dans l’établissement d’une relation de confiance entre un individu et plusieurs individus, celui ou celle qui cherche à développer son leadership s’appuiera sur :

- Des compétences « relationnelles » : savoir entrer en relation avec autrui, écouter, montrer de l’empathie mais aussi faire preuve d’une assurance (en anglais assertiveness, qui est en général traduit par  "assertivité"). L’assertivité permet de s’affirmer dans le respect d’autrui, c’est-à-dire sans agressivité ni passivité ou manipulation. Elle suppose de savoir bien gérer ses émotions et en particulier la peur et la colère ;
- Des compétences stratégiques : savoir exprimer une vision, un projet, montrer une direction, donner un cap ;
- Des compétences en prise de parole en public : celles-ci vont au-delà des capacités oratoires. La présence, c’est-à-dire un état de réceptivité et de rayonnement qui touche un public ou impressionne des spectateurs, peut se trouver en travaillant sur le lien entre le corps, les sensations et les émotions ;
- Des compétences en matière de prise de décision, individuelle et collective : savoir construire un consensus ou savoir quand il est pertinent de prendre des risques. 

Comment acquérir ces compétences ?
On ne parle pas ici d’un savoir ou d’un ensemble de connaissances mais bien de capacités comportementales dans des situations variées. C’est pourquoi les lectures, aussi stimulantes intellectuellement soient-elles, ne suffisent pas.

Pour développer son leadership, il faut accepter de se confronter à sa réalité et à ses propres modes de fonctionnement. Cela passe par la compréhension de ses propres réactions et émotions, mais aussi de la façon dont fonctionne un groupe humain. La psychologie, la sociologie, les théories managériales, proposent des grilles de lecture utiles, que l’on peut ensuite confronter à la réalité. Ainsi, certaines formations proposent souvent des outils d’analyse intéressants et pertinents.
Cependant, comprendre n’est pas suffisant. L’intégration de ces comportements se fait au fil du temps, à travers l’expérience des situations vécues. Un accompagnement individuel ou un coaching permettra d’échanger et d’intégrer ces expériences.
En revanche, le leadership n’est pas une affaire de trucs ou de recettes. N’espérez pas que l’imitation sans distance vous aide beaucoup, même si on peut toujours s’inspirer des leaders que l’on côtoie. Il s’agit donc de trouver son propre chemin. Car le développement de son leadership est aussi et surtout une affaire de maturation personnelle.