Connexion

« C’est décidé en 2014, je m’affirme ! » ou comment mettre en pratique cette bonne résolution

Par Anne Girard – Conseil en gestion de la croissance<br>www.seenago.com - www.presenceparolepublics.net

Vouloir s’affirmer – ou même exister - dans son univers professionnel est un souhait très courant, même si rarement exprimé publiquement.

Nombreux sont en effet les avocats et les professionnels des équipes administratives qui sont frustrés de ne pas se sentir considérés ou reconnus parce qu’ils ne parviennent pas à faire valoir leur point de vue ou à faire entendre des demandes claires. En réunion d’associés, par exemple, il n’est pas rare que les prises de parole reviennent toujours aux mêmes et que ceux ou celles qui font des tentatives pour prendre position sur un sujet ne soient même pas écoutés. Il arrive même qu’il leur soit fait comprendre de façon très claire que leur opinion ne compte pas, quand ils ne subissent pas ce qu’ils ressentent comme des agressions verbales ou non verbales directes.

Où se trouve la solution à ces situations génératrices de conflit et de souffrance ? Faire changer les autres ? Un pari irréaliste. Changer soi-même ? Oui, certainement, en prenant le temps de le faire et de mieux se connaître et se comprendre. Car bien souvent les comportements des autres vis-à-vis de nous-mêmes sont un reflet plus ou moins déformé de nos propres fonctionnements.

L’affirmation de soi, ou assertivité (de l’anglais assertiveness), est une attitude dans laquelle on ne craint pas de dire ce que l’on pense et on le fait sans agressivité à l’égard d’autrui. Cette posture nous éloigne alors de la domination (agression verbale ou violence) autant que de la soumission (fuite, retrait, silence) et de la manipulation (chantage affectif, victimisation, culpabilisation).  

Quelqu’un qui s’affirme sans tomber dans ces excès se fait respecter et fait respecter son point de vue. Celui-ci peut alors être pris en compte lors des décisions, par exemple.

Comment y parvenir ? Voici quelques pistes de réflexion :

1. Repérer dans nos propres comportements quelles sont nos réactions habituelles dans  la liste ci-dessus et accepter que ces postures sont contre-productives.
2. En nous observant nous-mêmes, nous pouvons alors mieux comprendre la façon dont les autres fonctionnent : nous pouvons prendre de la distance avec leurs comportements (même si ceux-ci nous affectent ou même nous blessent) : ainsi, nous subissons moins les situations.
3. Travailler sur la gestion de nos émotions, en particulier la peur et la colère, (car ce sont elles qui sont à l’origine de ces comportements).
4. Apprendre à écouter vraiment l’autre, avec le moins de parasites possible, car bien souvent nos émotions nous amènent à interpréter ou sur-interpréter ce qui vient d’être dit.
5. Apprendre à formuler clairement et simplement une attente, un besoin ou un point de vue en assumant son propos, c’est-à-dire en n’étant pas submergé par une émotion qui pourrait laisser croire que nous ne nous sentons pas légitimes ou confiants. Les techniques de communication non violente (CNV) peuvent être très efficaces dans ce domaine.
6. Préparer ses interventions, même les plus courtes, en les appuyant sur des faits (et pas sur des interprétations ou des rumeurs) et être capable de présenter un raisonnement si nécessaire. Les réactions vives et les jugements « à l’emporte-pièce », même s’ils peuvent donner l’impression d’avoir fait leur effet sur le moment, n’aident pas à s’affirmer, au contraire, puisque ce qui est dit est immédiatement oublié au profit de ce qui émane (la peur, la frustration, etc.).

Bien entendu, ce type de travail peut être délicat et difficile à faire seul, sans soutien. Il peut donc être conseillé de faire appel à un coach ou un consultant qualifié pour nous aider à progresser dans ce domaine.

On peut également recommander la lecture de deux ouvrages qui donnent des analyses de situations courantes et des outils pratiques utiles.

« Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)  - Introduction à la communication non violente » – Marshall B. Rosenberg (Éditions La Découverte)

« Cessez d’être gentil, soyez vrai. Être avec les autres en restant soi-même » - Thomas d’Ansembourg et Guy Corneau (Les Éditions de l’Homme)

Dans tous les cas, ne vous attendez pas à atteindre votre but en quelques jours ou semaines.  Il est possible que vous soyez amenés à reformuler le même vœu pour 2015 mais au moins vous aurez la satisfaction d’avoir progressé sur ce terrain en 2014 !