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Manager et organiser en temps de crise : quels réflexes et quels comportements ? (2<sup>de</sup> partie)

Par Anne Girard – anne@seenago.com<br>Conseil en gestion de la croissance – annegirardconseil@orange.fr

Dans une première fiche sur ce thème (cf. Fiche du 02/05/2013), nous avons passé en revue plusieurs aspects financiers (gestion des coûts, pilotage, etc.) du management en temps de crise. Mais l’utilisation du temps et la répartition des activités facturables et non facturables sont aussi des sujets qu’il faut regarder de près, en acceptant de modifier ses habitudes.

1. Le mauvais réflexe : se focaliser sur la production en remettant le développement à plus tard

Le bon comportement : continuer à déléguer et conserver des activités de développement

Une approche court terme nous entraînera à concentrer nos efforts et notre temps sur les dossiers et les activités facturables. Cette tactique est nécessaire dans une certaine mesure pour maintenir un niveau d’activité et celui des encaissements (gestion de la trésorerie). Mais il est important de garder en mémoire que les actions de développement d’aujourd’hui génèreront les clients et dossiers de demain. Maintenir une discipline et une régularité dans la réflexion marketing aussi bien que dans les actions de communication est donc absolument vital. Un retard accumulé dans les rendez-vous avec de nouveaux prescripteurs ou clients potentiels allongera d’autant le délai pour obtenir de nouveaux dossiers.

C’est également le moment où il faut reprendre sa base de données contacts pour la mettre à jour et revoir certaines connaissances ou des clients. Ce sont ces derniers qui, bien souvent, au fil des échanges et des discussions, font émerger de nouveaux besoins ou de nouvelles attentes auxquels il est possible d’apporter une réponse.

2. Le mauvais réflexe : s’enfermer dans une vision négative de la situation

Le bon comportement : gérer son stress avec discernement

Quel que soit le niveau d’activité (trop ou pas assez élevé), il est facile de se laisser emporter (parfois même sans s’en apercevoir) dans une spirale négative qui accentue les caractéristiques négatives ou qui grossit, comme un effet loupe, les difficultés par rapport aux solutions ou aux opportunités. Il s’agit là d’une conséquence, souvent ignorée, du stress.

Le stress peut être défini comme l’ensemble des réponses d’un organisme soumis à des pressions ou des contraintes d’un environnement donné. « Voir les choses en noir » fait partie de ces réponses qui ont la particularité de stimuler l’anxiété. Gérer son stress est donc une façon de modifier sa relation à la situation en utilisant des méthodes ou des outils qui conviennent à notre personnalité. Parmi eux, la prise de recul sur la situation et une analyse équilibrée entre le positif et le négatif sont des principes de base.

3. Le mauvais réflexe : se priver de ce qui nous fait avancer ou évoluer

Le bon comportement : trouver du temps pour se nourrir intellectuellement et développer ses compétences

La situation de crise révèle chez certains d’entre nous une culpabilité latente qui peut s’exprimer au moins de deux façons. La première se traduit dans un rapport négatif à l’action : certaines personnes se blâment de ne pas en faire assez pour régler les problèmes ou faire évoluer les choses. Elles deviennent hyperactives et reprochent parfois aux autres, explicitement ou implicitement, de ne pas faire comme elles. La seconde concerne le fait de s’attribuer une part de responsabilité disproportionnée, ce qui conduit à se juger et, souvent, à se replier sur soi.

Toutes ces réactions entraînent des comportements d’auto-privation de ce qui, pourtant, est de nature à nous faire grandir professionnellement, et en particulier la réflexion sur des sujets (juridiques ou non) qui nous intéressent, les échanges intellectuels et, bien sûr, la formation. Dans ce contexte, pourtant, c’est le comportement inverse qui permettra de traverser les situations délicates : réveiller sa créativité intellectuelle et acquérir de nouvelles compétences en management ou en communication, par exemple, permettront de faire face aux problèmes de façon différente et de saisir les opportunités qui, même en période de crise, ne manqueront pas de surgir.