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Nom de domaine : des avocats hors la Loi !

Par Sabrina Tantin - Juricommunication

En la matière, toutes les professions -réglementées - ne sont pas logées à la même enseigne : le nom de domaine du site internet est soumis à certaines règles ou principes en fonction de la profession. Ainsi, et bien que ce ne soit pas mentionné dans le Règlement Intérieur du Barreau de Paris (en date du 4 février 2010), l’Ordre des Avocats est strict : aucun nom du site d’un cabinet/avocat ne doit comporter de domaine d’activité dans son adresse web. Alors, comment améliorer sa visibilité et son référencement sur la Toile ?

Les éclaireurs
Il y a quelques années de cela, des êtres malins vêtus d’une robe noire ont très rapidement perçu les atouts du web. Afin de développer leur clientèle et alors hors de toute contre-indication, plusieurs d’entres-eux ont choisi pour nom de domaine de leur site internet soit le nom d’une ville soit un domaine de compétence, d’activité, et d’autres ont tout simplement mixé le tout ; ce savant mélange renvoyant directement sur la page web d’un cabinet d’avocats.
L’exemple le plus controversé de ces derniers mois est le ‘droit routier’, sur Google (2,5 milliards de requêtes sont effectuées par jour sur Google, moteur leader mondial - source 2009), en date du 19 mars, 793 000 références sont liées à ‘avocat droit routier’ ! Il n’y a évidemment pas 793 000 avocats spécialisés en droit routier mais pour arriver en tête des résultats, il faut bien se démarquer.

Arriver en tête des moteurs de recherche
Pour y parvenir, certains êtres en robe noire ont donc, astucieusement et intelligemment, créés des noms de domaines strictement interdits du type : www.sauvetage-du-permis-à-points.fr ou encore www.je-vous-aide-a-recuperer-votre-permis-a-points.fr, www.de-zero-point-a-douze-points.fr…(exemples fictifs). D’autres domaines du droit sont contaminés par cette frénésie du ‘premier vu’ sur le web : le droit social, le droit du sport, droit fiscal… et certains n’hésitent plus à acheter des liens commerciaux (autorisés par l’Ordre).

Ce que dit l’Ordre des Avocats
Le service communication de l’Ordre des Avocats confirme bien que ces pratiques sont interdites. Bien que cela ne soit pas mentionné dans le Règlement Intérieur, celui-ci stipule dans l’article 10.11 consacré à Internet « L'avocat qui ouvre ou modifie un site Internet doit en informer l'Ordre sans délai et lui communiquer les noms de domaine qui permettent d'y accéder. Doivent figurer sur le site Internet de l'avocat les mentions obligatoires de l'article 10.4. Les mentions autorisées sont celles des articles 10.4 et 10.8. (…) Il appartient à l'avocat de faire une déclaration préalable à l'Ordre de tout lien hypertexte qu'il envisagerait de créer. Le contenu du site doit être respectueux du secret professionnel. Il doit également respecter la dignité et l'honneur de la profession».
Quant au Bulletin du Bâtonnier en date du 4 juin 2009 celui-ci précise « (…) À l’usage, ces dénominations créent une confusion en laissant croire que les sites émanent des structures représentatives de la profession (par exemple avocat.net) voire qu’ils participent directement à l’élaboration et à la mise en œuvre de la norme elle-même (accidentdutravail.net,maladies-professionnelles.fr,controle-urssaf.com, droitdelasecuritesociale.com, frenchdivorces.com, americanlawyersinparis.com, americanmediatorinparis.com). Une tromperie viole les principes essentiels auxquels l’avocat est tenu. Ces noms de domaines sont d’autant moins acceptables qu’apparaît une tendance à essayer d’y insérer une mention qualificative qui se veut laudative ».

Etre visible pour un moindre coût
Il existe d’autres moyens pour être visible sur la Toile mais nous privilégions le référencement naturel. 
Le référencement naturel a pour objectif non seulement d’inscrire le cabinet dans les bases de données des moteurs de recherche mais également de le positionner en tête des sites proposés lors de prospections réalisées par les internautes par un ou plusieurs mots clés. Nous préconisons le référencement naturel car il permet d’accéder à un positionnement respectable, à une visibilité rapide et qualitative et ce pour un moindre coût.

Sources :
- Règlement Intérieur de l’Ordre
- Service communication de l’Ordre des Avocats
- Bulletin du Bâtonnier 4 juin 2009:http://dl.avocatparis.org/Bulletins/2009/Nr_19_2009.pdf (Page 4)
- Newsletter Jurimanagement & Juricommunication n°7