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Le cabinet d'avocats virtuel

Par Michel Lehrer pour Juricommunication

Juricommunication a souvent fait état des changements, voire des bouleversements, que connait le marché du droit et en conséquence les cabinets d’avocats (multiplication par deux du nombre de praticiens en dix ans, concurrence accrue, au niveau international notamment, hyper - spécialisation (?), entrée massive des technologies de l’information…). A cela s’ajoute la crise (pour ne pas l’appeler récession) et le désir, pour une partie importante de la nouvelle génération d’avocats, d’accéder à une certaine qualité de vie.

Le besoin d’adaptation de la profession a fait que de nouveaux modes d’exercice, loin du stéréotype du cabinet individuel ou institutionnel: le cabinet d’avocats virtuel.
 
Récemment nous avons évoqué le développement des structures d’avocats de type entrepreneurial et constaté une  forte tendance aux rapprochements de cabinets d’avocats en tous genres.  L’un des phénomènes les plus remarquables est l’apparition de la notion de « cabinet d’avocats virtuel », véritable synthèse  de l’ensemble des changements vécus par la profession d’avocats. Le cabinet virtuel devient alors un véritable outil permettant la mise en place et le développement de réseaux plus ou moins intégrés sous une même bannière ou marque.

I - Qu’est ce qu’un cabinet d’avocats virtuel ?

En fait sous ce concept on regroupe les principales caractéristiques suivantes :

1) Maîtrise des coûts (locaux) et pratique poussée de l’externalisation et/ou du télétravail.
2) Stratégie multiservices (voir full services) avec des compétences dans divers domaines réparties géographiquement ou, au contraire, stratégie de niche avec recherche de compétences rares quelque soit la localisation géographique
3) Mode d’exercice au sein d’une structure entrepreneuriale et développement d’une marque
4) Utilisation poussée des technologies de l’information (mail, extranet et intranet collaboratifs, dématérialisation des documents …) permettant des échanges fluidifiés avec les clients et les partenaires de justice.
5) Optimisation de la productivité avec un effectif limité.
6) Positionnement compétitif des offres de services.

II - Le cabinet d’avocats virtuel doit permettre :

 De posséder des compétences élargies,
 De mieux répartir et partager les moyens
 D’accroître  la réactivité et la performance.
 De maîtriser les coûts afin de rester compétitif tout en ménageant sa rentabilité.

Pour atteindre ces objectifs, la maîtrise des technologies de l’information et de la communication, et leur mise en œuvre immédiate, sont les clés de voûte du succès. Les cabinets d’avocats virtuels mettent en avant leur niveau d’avancement technologique, au même titre que leur expertise juridique.

 Les principaux outils clés de la réussite du cabinet d’avocats virtuel sont :

o L’intranet et les outils au service de ses membres
o Le RPVA et la communication entre les partenaires de justice
o L’extranet collaboratif au service de la relation client
o La maîtrise de la base d’information et de données
o La gestion des documents et des courriels (GED)

III – Risques et limites du cabinet d’avocats virtuel :

Le risque essentiel (qui est vu comme une opportunité pour les adeptes de l’entreprise) est une certaine « dépersonnalisation » de la relation client. On connaît tous le caractère fort de la relation qui s’établit entre l’avocat et son client. L’avocat libéral individuel vous dira qu’il ne peut pas y avoir de constitution d’une clientèle fidèle sans fort intuitu personae.  Il ne faut cependant pas négliger la nécessité impérieuse d’établir aujourd’hui une relation pérenne avec une structure et non pas un individu.

ATTENTION : Le « Cabinet d’avocats virtuel » ne doit pas signifier « illusion » ou  « inexistence » ou « apparence». Ce type de cabinet d’avocats, utilisant des technologies de pointe et des concepts avant-gardistes, doit être le support d’un véritable projet et intégrer de réelles compétences et savoir-faire. Il faut veiller à ne pas donner l’illusion et n’être que dans le paraître.