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E-réputation ou le droit à l’oubli…

Par Michel Lehrer - Juricommunication

Etre ou ne pas être sur le Web… là n’est plus la question… L’usage généralisé de ce média ne laisse plus indifférent et la profession d’avocat l’a bien compris (sites des cabinets, blogosphère du CNB, échanges dématérialisés via le RPVA…). Mais la puissance croissante de ce support d’informations pose un réel problème, celui de la réputation négative qu’il peut engendrer par des actes malveillants ou par des informations erronées, partiales ou obsolètes. Là se pose le réel enjeu, celui du droit à l’oubli…    

Comme le dit si bien l’écrivain anglais Thomas Paine : « Il est plus facile de garder intacte sa réputation que de la blanchir quand elle est ternie ».

Nous n’aborderons ici que les problématiques liées à l’e-réputation négative et l’exercice professionnel de l’avocat. Nous pourrons aborder dans une autre fiche l’impact et le rôle du net dans la conduite des affaires et dossiers confiés à l’avocat (le droit à l’oubli pour les clients).
 
I- Des hauts … et des bas

Comme beaucoup d’avocats désirant développer leurs activités, vous redoublerez d’efforts pour améliorer votre visibilité sur le Web (site, articles, interviews, conférences….) et un jour vous irez vérifier votre excellent référencement et positionnement à l’aide d’un moteur de recherche. Quelle ne sera pas votre surprise de trouver des commentaires d’anciens camarades de fac ou de collaborateurs désabusés ou revanchards. Cruelle désillusion lorsque vous prendrez connaissance de la note catastrophique que l’un de vos anciens clients attribue au cabinet et à vos compétences.

Un commentaire désobligeant sur un blog, une photo prise lors d’une soirée publiée sur Facebook une mauvaise notation sur un site, une mise en examen furtive dans une affaire… et voilà votre réputation entachée durablement. 

Les informations circulant sur la toile sont là pour durer. L’archivage numérique et les outils de recherche sont aujourd’hui d’une telle puissance que l’on peut dire que le Web n’oublie jamais. Toute trace sur le web est indélébile… ou presque.

II- Passer à l’offensive

Agir sur le référencement négatif relève d’un traitement de fond et au cas par cas. Pas même le leader du ‘nettoyage’ de la Toile , www.reputation.com, ne peut prétendre totalement faire disparaitre un référencement négatif.

a) Agir auprès des éditeurs

Aux vues des nombreux sites et relais existants, l’information négative est reprise à l’envie. Le travail de déréférencement va consister à, pied à pied, obtenir le retrait des insertions non désirables. La technique doit combiner contacts pour des demandes de retrait (ou, faute de mieux, droit de réponse) et efforts en termes d’actions de communication (publication d’articles, diffusion de communiqués de presse…) afin d’augmenter  le nombre de références positives et de rétrograder en parallèle celles qui ne les sont pas. Le « nettoyage » seul ne suffit pas il se doit d’être accompagné d’un maillage de la Toile.

Il faut agir auprès des éditeurs et non des hébergeurs. Le plus efficace est de prendre contact avec les principaux diffuseurs d’une information et de leur demander de faire disparaître l’information (le plus souvent archivée).

Vous pouvez agir en apportant la preuve que l’on a affaire à des insinuations mensongères ou qu’une décision de justice a blanchi la personne visée, il est possible d’obtenir gain de cause (avec juste un peu de ténacité). Quant à la suppression d’articles, surtout s’ils sont vieux de plusieurs années ou d’obtenir un droit de réponse (attention aux délais à respecter !) ou encore la publication d’un additif.

b) Agir auprès des moteurs

Dans l’attente d’une réponse éventuelle de l’éditeur, il s’avère que la seule solution est de faire descendre le référencement négatif dans les profondeurs des moteurs de recherche type Google (cf. Gestion de l'information fiche n°11 « Améliorer seul son référencement naturel). Pour une plus grande efficacité, nous vous conseillons de coupler vos contacts  par des écrits, des commentaires positifs et autres blogs.

III- Faire et ne pas faire … quelques sages conseils

• Sensibiliser les membres du cabinet sur le fait que la bonne réputation est l’affaire de tous et que leurs agissements peuvent nuire à l’entreprise.

• Ne pas attendre que l’on parle de vous, il faut être présents et actifs sur les différents supports du Web. La meilleure défense c’est d’anticiper.

• Privilégier le contenu au paraître. Etre soit même et ne pas essayer de plaire ou ressembler aux autres.

• Choisir des supports de communication dans lesquels vous êtes en mesure de jouer un rôle actif, dans la durée, et ne pas voir trop gros.