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Jérémy Oinino, président de DemanderJustice : "Nous voulons développer notre activité sans passer par la case du tribunal"

Par Laurence Garnerie
Le fondateur et président de DemanderJustice.com, Jérémy Oinino, et son avocat, Jérémie Assous.


Le 21 mars 2016, la cour d'appel de Paris a débouté l'Ordre des avocats de Paris et le Conseil national des barreaux de leur action contre Jérémy Oinino, fondateur et président de la société Demanderjustice.com. Ce dernier réagit à cet arrêt.

Demanderjustice.com a été relaxé en appel des poursuites d’exercice illégal de la profession d’avocat entamées par l’Ordre des avocats de Paris et le Conseil national des barreaux. Comment avez-vous accueilli cette décision ?
Jérémy Oinino :
Nous l’avons accueillie avec soulagement, même si le déroulé de l’audience nous avait rendu plutôt confiants, l’Ordre de Paris et le CNB n’ayant présenté aucun nouvel argument.

Espérez-vous pouvoir maintenant travailler de façon apaisée avec les avocats ?
J.O. : Nous n’avons ni le besoin, ni l’envie de travailler avec les avocats. Nous voulons juste pouvoir développer notre activité, qui est légale comme l’a démontré l’arrêt de la cour d’appel de Paris, sans passer par la case du tribunal et sans être la cible de manœuvres anticoncurrentielles.

En même temps que votre relaxe, vous avez annoncé le lancement du site litige.fr. En quoi consiste-t-il ?
J.O. :
Le site vise à permettre au consommateur de faire valoir ses droits en engageant une procédure amiable via l’envoi d’une lettre de mise en cause. Il s’agit d’un service gratuit. Aujourd’hui, nous générons suffisamment de volume sur nos sites payants pour augmenter la qualité de nos services et proposer des prestations gratuites qui permettent aux consommateurs de ne pas laisser une pratique abusive sans réponse.

Quel est l’éventail de votre offre ?
J.O. :
Outre Demanderjustice.com qui vise à simplifier l’accès des usagers à la justice devant le tribunal d’instance, nous proposons SaisirPrud’hommes.com qui permet de constituer un dossier devant le conseil de Prud’hommes par Internet, ActionCivile.com pour les actions groupées, et RecoVeris.com qui offre aux entreprises une procédure en ligne pour le recouvrement de créances devant le tribunal de commerce. Nous couvrons tout le champ des domaines où l’avocat n’est pas obligatoire.

Propos recueillis par Laurence Garnerie

Le CNB ne s'avoue pas vaincu


Dans un communiqué daté du 21 mars 2016, le Conseil national des barreaux (CNB) a annoncé qu'il se réservait la possibilité d’introduire un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la cour d'appel de Paris. Estimant que la décision "ne réglait pas les questions de fond soulevées par le CNB, comme celles du démarchage, de la tromperie et du procédé de saisine en ligne des juridictions" , l'institution représentative des avocats a précisé que ces dernières seraient "tranchées dans les semaines à venir dans le cadre d’une procédure civile engagée par le CNB contre la société Demander Justice devant le tribunal de grande instance de Paris" . Et d'ajouter que "la profession d’avocat, qui n’a jamais refusé la concurrence dès lors qu’elle ne crée aucune tromperie pour les consommateurs, va lancer à travers le Conseil national des barreaux sa propre plateforme de consultation juridique en ligne pour le public dans le courant du mois de mai prochain" .


 
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