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DAF et directeur juridique : un tandem gagnant pour l'entreprise

Par Laurence Garnerie

"Comment les directions juridiques et financières peuvent-elles créer de la valeur ?"  Tel était le thème de la conférence plénière du Congrès des directeurs administratifs et financiers (DAF), dont la 4e édition a réuni 2 000 personnes le 7 juillet dernier au Palais des congrès de Paris, et qui s'est ouvert pour la première année aux directeurs juridiques. Un élargissement qui s'explique par l'évolution similaire de ces deux fonctions au sein de l'entreprise, passées en quelques années du rôle de simples supports à celui de véritables business partners

Toutes deux transversales, les directions juridiques et financières sont d'ailleurs amenées à travailler en tandem sur de nombreux sujets, comme l'explique Michel Léger, président du directoire de BDO : fusions-acquisitions, préparation des assemblées générales, financement, RSE, contentieux, risk management, dématérialisation... "Aujourd'hui, on ne peut pas faire de business sans le financer, ni sans avoir un bon juriste", reconnaît Olivier Chaduteau, associé du cabinet de conseil en stratégie Day One.

Direction le Comex
Malgré ce rapprochement, pas question pour les deux fonctions de se trouver réunies entre les mains d'un seul homme, ou que l'une (généralement la direction juridique) soit soumise hiérarchiquement à l'autre. "Si le DAF est le bras droit du directeur général, le directeur juridique est son bras gauche" , poursuit Olivier Chaduteau. D'où la nécessité pour chacun d'entre eux de prendre part le plus en amont possible et sur un pied d'égalité aux décisions stratégiques. Pour ce faire, une seule solution : être rattaché au plus haut niveau de l'entreprise et participer au Comex, selon Pierre Charreton, secrétaire général d'Areva. Et ce dernier de poursuivre en expliquant comment la direction juridique d'Areva, en dédiant des équipes à chaque secteur puis à chaque zone géographique, a créé des task forces capables de travailler en mode projet avec les opérationnels, et donc d'apporter de la valeur ajoutée à l'entreprise.

Gestionnaire d'opportunités
Terminé le directeur juridique, centre de coût ; bienvenue au directeur juridique générateur de revenus. Une analyse du rôle de la direction juridique que Benoît Fouilland, directeur financier et directeur général délégué de Criteo, transpose au DAF.  "Un CFO moderne est un acteur de la transformation de l'entreprise. Il est un gestionnaire d'opportunités et pas seulement un gestionnaire de risques" , estime-t-il. Pour preuve : le statut central qui fut le sien lors de l'introduction de Criteo sur le Nasdaq en 2013.  "L'un des rôles essentiels du DAF dans une société qui vient se présenter au marché est d'être l'homme du chiffre et de la confiance".

Recours limité au conseils externes
Reste que le renforcement et la reconnaissance des directions juridiques et financières ne sont pas sans effet sur leurs prestataires, avocats ou experts-comptables. "Nous avons recours aux conseils externes mais de façon ponctuelle" , précise Pierre Charreton. "Cette tendance n'est pas propre à Areva, constate Michel Léger. Cela signifie que le conseil externe doit avoir une compétence pointue" . Et d'admettre : "Le généraliste du conseil, c'est fini" .


L.G.
direction juridique DAF