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Communiquer sur ses partenariats, ça sert à quoi ? La Respect Zone.

Par Nathalie Rehby, Agence Satellitis

Communiquer sur ses partenariats, ça sert à quoi les partenariats ? À quoi sert d’en parler ? Un premier exemple : Respect Zone.

Les engagements civiques et associatifs des avocats et des juristes sont avant tout personnels. Mais, ils sont souvent, aussi, collectifs. Ils couvrent des causes telles que l’accès au droit, à la culture, la protection des droits humains, l’insertion et le soutien des plus exclus, ou encore la protection de l’environnement.

Alors souvent, ils entrent en résonnance avec les valeurs des individus, du cabinet, de l’équipe, de l’entreprise. Ils s’inscrivent dans des partenariats, du pro bono, du bénévolat, du mécénat de compétences, de la philanthropie et sont un véritable atout. C’est même plus qu’utile pour ne pas dire nécessaire aux organisations. Tout d’abord cet engagement est alors incarné et rend tangible les valeurs. Il concrétise ce qui fait sens dans l’entité. Ensuite, il contribue également de manière significative au développement des membres (dirigeants, collaborateurs, salariés) qui le choisissent. C’est une source de satisfaction et d’épanouissement, et dans bien des cas  une expérience supplémentaire valorisant la carrière dans l’organisation.

En termes de communication, cela entre très naturellement dans la communication institutionnelle. Concrétiser les valeurs est en effet utile et pratique, et peut même devenir un axe de communication important. La tendance est même à une communication croissante sur ces questions. Le contexte de l’entreprise responsable, de la RSE et de la « raison d’être » de l’entreprise accentue cette nécessité de communiquer en plus de développer ces partenariats. L’entreprise est responsable des effets qu’elles exercent sur la société, un cabinet d’avocats ou une direction juridique d’une entreprise est même au cœur de ce nouveau paradigme. La communication est même devenue doublement fondamentale : il faut d’une part parler car il ne suffit plus de faire, il faut le dire, et d’autre part, il faut démontrer qu’on agit, car il ne suffit pas d’afficher un principe. Ce type d’engagement semble plus adapté aux avocats d’affaires. Et la dimension anglo-saxonne du concept de pro bono influence beaucoup le positionnement de ce type d’actions qui existaient déjà. Il se différencierait de l’Aide Juridictionnelle (AJ) qui s’adresse alors principalement aux particuliers mais qui est une tradition très ancrée dans les barreaux. Mais l’activité pro bono des cabinets ne se résument pas au conseil juridique au service d’une cause et d’une association, même s’il s’agit encore du terrain de prédilection naturel des cabinets. Les types de partenariats se démultiplient et se diversifient.

Ainsi, en liens avec les valeurs, les partenariats d’engagement servent à quelque chose et sont un axe de communication très valorisant, parce qu’ils nourrissent d’autres aspects que l’image de l’organisation : RH et esprit/cohésion d’entreprise en premier lieu, mais aussi des points de partage avec les clients. Ils se développent et une certaine rationalisation se profile, tellement les initiatives se multiplient. Il y a même un trophée du pro bono au niveau du Barreau de Paris depuis 2011, pour soutenir et valoriser ces initiatives.

Comment dès lors choisir ses partenariats ?

Le milieu juridique n’a que l’embarras du choix. Tout doit cependant provenir du socle de valeurs communes des membres de l’organisation et de leur éthique. Certains considèrent qu’agir est nécessaire et personnel, et qu’on n’a pas à se glorifier. Certes... S’il ne faut pas tomber dans une démarche purement marketing, faire des maraudes, courir pour ramener des fonds pour la recherche contre le cancer ou rédiger les contrats d’un festival culturel répondent à des logiques distinctes, des engagements complémentaires aussi, et expriment des facettes différentes de l’âme de l’organisation concernée.

Quelques exemples pratiques pour illustrer l’intérêt de tels partenariats. Leur utilité sociale évidemment, dans tous les sens du terme. Pour les organisations (cabinets et directions juridiques) et pour la cause défendue.

Respect Zone - www.respectzone.org

Respect Zone est une ONG française de prévention positive des cyber violences (harcèlement, toutes les discriminations, radicalisation, infox) et de protection de l’enfance, créée autour de Philippe Coen (DJ chez Disney) en 2014. « Respect Zone œuvre pour l’exercice d’une liberté d’expression responsable, pour la prévention de la cyberviolence et la protection de la jeunesse ». Elle s’adresse à des juristes mais pas seulement, elle mise aussi beaucoup sur l’éducation : c’est pourquoi elle offre des outils positifs de communication pacifiante et d’éducation au numérique. Elle permet des engagements (et du travail) à différents niveaux : on peut adhérer et signer la charte et partager le label, mais on peut aussi s’investir dans de l’aide aux victimes, du lobbying (l’association a été auditionnée lors de la préparation de la loi Avia et elle est membre de l’observatoire de la haine en ligne crée par cette loi), des formations (pour devenir cyber modérateur), ou encore accompagner le concours de cyber éloquence.

Pourquoi labelliser son cabinet Respect Zone ? « Se relier à la charte, c'est la manière d'affirmer son engagement contre les cyber violences. La Charte de Respect Zone est déposée en marque de certification, c'est une première que d'utiliser le droit privé des marques au profit de la lutte pour les droits humains. » souligne Philippe Coen. En effet, outre ses nombreux partenariats avec l'Unesco, la Dilcrah, le Conseil de l'Europe et d'autres organisations. Respect Zone a signé une convention de partenariat avec le CNB, le Barreau de Paris a adopté le label depuis plusieurs années. Concernant les associations de juristes, il en est de même pour l'APRAM, l'AFJE, l'ECLA.

La place des juristes dans l’association : Des professeurs de droit, des juristes en entreprise et des avocats composent le Cercle des juristes Respect Zone. C’est la composante juridique de l'association Respect Zone qui est présente sur 4 pays (France, Belgique, Etats-Unis et Suisse). Plus de 50 juristes ont rejoint ce Cercle animé par Eric Lauvaux du barreau de Paris. Les actions proposées aux juristes sont très variées et permettent tant aux individus qu’aux structures de s’investir :

1. Pôle Assistance et orientation des victimes et proches des victimes de cyber violences

2. Pôle Affaires Publiques et Porte Parolat qui développe et articule des propositions d'évolution des normes en matière d'éducation aux écrans, de lutte contre la haine et le harcèlement en ligne, de prévention, etc. L'Association est d’ailleurs d’ores et déjà régulièrement auditionnée par différentes Commissions et des élus.

3. Pôle Cyber éloquence qui organise des concours en ligne d'éloquence en utilisant les techniques de l'art oratoires appliquées à l'expression en ligne autour de la charte Respect Zone.

4. Pôle collectivités territoriales qui anime les liens avec les territoires pour développer des initiatives dans les villes et avec les barreaux locaux.

5. La Clinique des Droits de l'Homme Numérique Respect Zone à Paris Dauphine (Paris Sciences & Lettres) inaugurée pour la rentrée scolaire 2020-2021, elle renforce les actions du Cercle des Juristes Respect Zone.

6. Pôle pro bono du Cercle des Juristes qui aide l'association pour l'aider à rédiger ses actes et actions au quotidien.

Le Diplôme du Droit de Master 2 de Droit du Multimédia et de l'Informatique a demandé à Respect Zone d'être parrain de sa promotion pour ses 30 ans. Et d'autres Diplômes choisissent le parrainage de Respect Zone, ce qui sera concrétisé au cours de l’année à venir.

« Les cabinets qui rejoignent l'association peuvent offrir à leur équipes des occasions très nombreuses de créer de l'impact en faisant de la prévention, en formant, en intervenant en écoles et en défendant, avec les innombrables moyens du droit, la cause de la lutte positive contre les cyber violences (discriminations, harcèlement et radicalisation). » insiste Philippe Coen, son président. « Les collaborateurs sont en demande sincère de mener des actions à impact social mesurable et positif. Les cabinets se grandissent à pouvoir affirmer et mesurer leur partenariat avec des actions pour le respect en ligne. Respect Zone est une construction juridique qui participe chaque années aux Trophées Pro Bono du Barreau de Paris et qui est régulièrement soutenu par le Fond de Dotation du Barreau de Paris. Certains cabinets font même signer la Charte du respect en ligne à leurs membres, d'autres utilisent le label pour l'apposer sur leurs réseaux sociaux et newsletters, d'autres enfin apposent leur soutien à Respect Zone en signature de mails. Se rallier à une norme juridique transnationale, apolitique, universaliste et prônant le respect en ligne apparait désormais comme un acte naturel de droit humain qui offre un élément différenciant pour l'éthique du cabinet et en phase avec le e-serment de l'avocat respectueux. »

Respects Zone permet aux avocats et aux juristes de s’investir en tant que tels. Faire du droit pour défendre une cause, c’est assez naturel pour eux. Mais elle n’est pas qu’un lieu « juridique » et permet ainsi à des juristes de tenir un rôle dans une cause bien plus large, « dans cette réflexion pour civiliser Internet » rappelle Philippe Coen. Un défi à la pointe de l’actualité et du quotidien de tous les citoyens.

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Satellitis Nathalie Rehby