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Premiers pas en Afrique pour Meridiam

Par Chloe Enkaoua
Cet article a été publié dans LJA Le Mag n°45 novembre/décembre 2016.
Rétrospective 2016. Le fonds d’investissement Meridiam a signé au printemps dernier un protocole d’accord avec l’État sénégalais pour un financement de 43,2 millions d’euros destiné à la centrale Senergy, plus grande centrale solaire photovoltaïque d’Afrique de l’Ouest avec une capacité nominale de 30 MWC (LJA n° 1258). Il s’agit du premier projet dans l’énergie mené par Meridiam dans la région. Retour sur cette opération avec Leïla Hubeaut, associée d’Herbert Smith Freehills Paris, conseil de Meridiam, et Mathieu Peller, directeur West Africa de Meridiam.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées au cours de ce dossier ?

Leïla Hubeaut : Il s’agit du premier financement de projet réalisé pour une centrale solaire au Sénégal. Dans ce cadre, il a fallu adapter la pratique de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec) à la pratique solaire, et mettre en place toute une série d’études et de réflexions sur l’état du réseau et sur la manière dont il pourrait supporter l’injection de courants solaires à grande échelle. Par ailleurs, beaucoup de mécanismes ont dû être retravaillés dans le contrat d’achat afin de correspondre à la réalité du solaire et de pouvoir mettre sur pied un projet bancable.

Le fait que cette opération soit innovante au Sénégal a-t-il freiné sa réalisation ?

Mathieu Peller : Pour un premier financement de projet solaire de cette envergure au Sénégal, nous sommes satisfaits de la façon dont l’opération s’est déroulée jusqu’à la signature du financement et au décaissement des fonds nécessaires, et nous estimons avoir tenu les délais. Il est important de souligner que si nous avons pu mener ce projet à bien, c’est aussi en partie grâce au soutien des autorités sénégalaises et de notre partenaire, le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) du Sénégal. Nous avions tous à cœur de le voir aboutir, d’autant plus que Meridiam a l’ambition de développer au Sénégal d’autres projets dans le secteur des infrastructures, tant dans le secteur de l’énergie que du transport ou des bâtiments publics.

Pensez-vous que d’autres pays d’Afrique pourraient suivre cet exemple ?

Leïla Hubeaut : Actuellement, la grande tendance en Afrique est d’aller vers des projets en énergie renouvelable de taille plutôt moyenne. Or, ce premier projet de financement solaire au Sénégal était assez ambitieux et a été réalisé avec succès. Étant donné qu’il existe une vraie pratique de la sous-région sur le continent africain, ce premier projet sera donc probablement un élément de référence. Aujourd’hui, les autres pays d’Afrique de l’Ouest constatent qu’il est possible de faire du solaire sous forme de financement de projet. Par ailleurs, le secteur privé ne se privera pas de rappeler que le Sénégal a su prendre les mesures nécessaires pour mener à bien cette opération et la rendre finançable sur le marché. D’autres projets similaires sont donc effectivement en train de voir le jour en Afrique de l’Ouest.
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