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M&A : la France à la traîne de la reprise

Par Laurence Garnerie

Les professionnels du M&A peuvent se frotter les mains. Selon l'étude « Global Transactions Forecast », réalisée par Oxford Economics et le cabinet d’avocats Baker & McKenzie et publiée le 29 juin dernier, l’activité des fusions-acquisitions devrait progresser de 25 % d'ici fin 2017 pour atteindre 3 400 milliards de dollars.

Les raisons de ce regain d'activité ? La croissance économique globale qui devrait afficher un taux moyen de 2,9 % sur les trois prochaines années ; des taux d’intérêt bas aux États-Unis, en Europe et au Japon ; un dollar fort de nature à encourager les investissements américains, notamment en Europe ; le prix bas du pétrole ; et d’importantes réformes structurelles attendues par exemple en Inde, au Nigéria ou au Mexique.

La France ne séduit plus
Si la France devrait bénéficier de la reprise dans le domaine des fusions-acquisitions dans les deux prochaines années, ce sera cependant de façon moins évidente que ses voisins européens. L'étude, qui se base sur l’analyse des transactions passées et la prise en compte de facteurs structurels et conjoncturels, prévoit en effet qu'en 2017, l’activité des fusions-acquisitions dans l'Hexagone s’élèvera à 90,4 milliards de dollars alors qu'elle atteindra 265,4 milliards et 119,3 milliards de dollars au Royaume-Uni et en Allemagne. En cause : le manque d'attractivité de la France. Selon l'indice défini par l'étude à partir de 10 facteurs économiques, financiers et réglementaires, cette dernière totalise en effet un score de 5,7, arrivant seulement au 16e rang des pays attractifs (consulter le classement), loin derrière le trio de tête formé par Hong-Kong (9,3), Singapour (8,9) et la Suisse (7,7). Ce qui explique qu'en volume, les opérations domestiques devraient représenter environ 75 % du nombre d’opérations en 2017, et ce alors que leur montant devrait être sensiblement le même que celui des opérations transfrontalières, soit 2 065 opérations domestiques pour un montant de 44,9 milliards de dollars et 559 opérations transfrontalières pour un montant de 45,5 milliards de dollars.

Reste que l'étude a été réalisée avant l'annonce du référendum grec et qu'outre la menace du Grexit, celle du Brexit pourrait également modifier ses prévisions.

L.G.

fusions-acquisitions Baker & McKenzie