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Le sacrifice de la postulation

Par Laurence Garnerie
Quand le gouvernement assimile rentes et activités rentables, le couperet menace de faire tomber bien des têtes. Dans la charge contre les monopoles menée par le ministre de l’Économie, avec le soutien de l’Inspection générale des finances, les avocats n’ont pas été oubliés. Les voici désormais dans le même panier que les notaires, les huissiers et les greffiers des tribunaux de commerce. Un comble pour une profession qui revendique son esprit d’entreprise (le barreau de Paris est récemment devenu membre associé de la CGPME) et dont le premier des maux est l’inflation de ses effectifs depuis 10 ans. Ce qui contrarie Arnaud Montebourg ? La postulation, pratique héritée des anciens avoués qui, aussi désuète soit-elle, assure les revenus de certains petits barreaux. La perspective de sa suppression aurait provoqué « l’émoi » des présidents du Conseil national des barreaux et de la Conférence des bâtonniers lors de leur visite à Bercy le 16 juillet dernier. Reste qu’en contrepartie, le ministre a promis d’examiner les propositions visant à élargir le périmètre d’activité de son ancienne profession, et de les inclure dans le projet de loi sur la croissance. De quoi ravir, pour le coup, les bâtonnier et vice-bâtonnier de Paris. Et illustrer le proverbe selon lequel « on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs ».
LJA Avocats réglementation profession Montebourg