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Vos plus beaux messages

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

Des e-mails insolites, la LJA en reçoit un paquet par an… Entre ego mal placé, messages désagréables ou autres affaires étonnantes, les journalistes ont de quoi rire. Les meilleurs sont inscrits dans un livre d’or qui trône dans l’open space. Cette année, pour son dernier numéro avant la trêve estivale, la rédaction a décidé de partager quelques-unes de ses plus belles pépites.

«Je me vois plutôt comme une Athéna revisitée par Botticelli. Sans casque car je suis à l’écoute », par une directrice juridique.

«C’est compliqué d’être un leader et opérationnel, mais on le fait. On prend le temps », par le managing partner d’un cabinet d’avocats anglo-saxon.

«Chère Madame, Je n’ai l’habitude de ne répondre aux e-mails que lorsque mon interlocuteur fait l’effort d’écrire dans un français à peu près correct. Je ne comprends strictement rien à votre e-mail, qui relève d’un dictionnaire qui n’est pas le même que celui qui m’a été remis en école primaire. Je vous laisse reformuler votre demande dans un français compréhensible », par un avocat à qui l’on avait poliment demandé la confirmation de son équipe sur une opération que nous voulions publier dans les pages « deals ».

«Madame, Monsieur, Vous faites paraître dans la revue hebdomadaire certaines nominations que vous devez trier suivant des critères qui vous appartiennent. Je me permets de vous signaler que je suis abonné depuis de longues années. Par l’intermédiaire de sociétés, j’ai deux abonnements chez vous. Suivant publication au Journal officiel du mois de mars 2021, ma fille est nommée notaire associée de la Selarl dans laquelle elle exerce. Compte tenu de ce qui précède, j’aurais aimé retrouver cette nomination dans vos colonnes », une lettre envoyée au siège social par un lecteur fidèle.

«Les effets de manches et les egos surdimensionnés ne sont pas du style de la maison ni de sa clientèle très institutionnelle », par l’associé-gérant d’un cabinet d’avocats pénaliste.

«Je suis l’Eliot Ness de la finance », par un professeur spécialisé en finance.

«Je suis navrée de constater que vous indiquez que cette boutique est la seule et l’unique se distinguant dans ce secteur d’activité, alors que nous sommes LE cabinet leader dans ce domaine, dont on ne parle pas pour des raisons très simples : cela ne plaît pas à nos clients », par le fondateur d’un cabinet de niche en droit boursier.

«Voilà, c’est fini ! J’entame une nouvelle vie ! Libéré, délivré ! Enfin la liberté ! Vous pouvez rayer cette adresse de messagerie de vos listes de diffusion, il n’y aura plus jamais de réponse », e-mail de réponse automatique d’un directeur juridique visiblement heureux d’avoir quitté l’entreprise.

«Bonjour, une caméra espionne a été trouvée dans les toilettes femmes, cachée derrière la protection de la trappe de visite technique. Inutile de dire à quel point ce procédé affligeant est inacceptable. Nous vérifions qu’il n’existe pas d’autres dispositifs du même acabit et j’en appelle à votre vigilance », message envoyé par le managing partner d’un cabinet français à tous les effectifs.

«Madame, Monsieur, Votre e-mail est bien parvenu au cabinet. La rapidité actuelle des moyens de transmission électronique peut être incompatible avec le recul et la réflexion que nous devons avoir dans vos dossiers. L’immédiateté d’une réponse ne doit donc être qu’exceptionnelle et dans votre intérêt exclusif. Aussi, nous traiterons dans les meilleurs délais et vous remercions d’attendre que nous revenions vers vous », e-mail de renvoi automatique d’un cabinet d’avocats, dont les mots « écoute, disponibilité, recherche d’issues amiables et combativité » font partie de « ses convictions profondes » détaillées sur son site internet.

«Je suis en vacances, donc indisponible. Sauf pour les factures à plus d’un million de dollars », par le co-managing partner d’un cabinet d’avocats français.