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L’avocat, le porte-parole idoine d’une société en mutation

Par Par Louis Betton, responsable de la communication du cabinet August Debouzy

Passer cinq ans aux côtés de figures éminentes du monde du droit, au sein du cabinet August Debouzy, m’a permis d’appréhender le rôle essentiel que joue l’avocat et le poids de sa parole pour défendre notre État de droit. Une communication qui, lorsque l’on parle du milieu juridique, ne peut être la même que dans les autres secteurs et dont l’exigence et l’expertise se doivent d’être les maîtres mots. En quelques années à peine, c’est ainsi que les professionnels du droit sont devenus les nouveaux experts des plateaux TV aux côtés des experts politiques, économiques, scientifiques ... une révolution qui fait sens.

L’avocat, une figure devenue indispensable face à la judiciarisation de la société

Dans un contexte particulier marqué par une extraordinaire croissance depuis 20 ans du marché des cabinets en raison de la judiciarisation du monde des affaires au niveau international, européen et national, l’avocat se place au centre d’une société en quête de confiance. On observe l’augmentation des échanges internationaux accompagnés de la multiplication des lois françaises et européennes qui impose désormais le recours à des conseils extérieurs, tantôt experts des mesures de la loi Sapin 2, du RGPD, de la loi Pacte ou plus récemment du DMA/DSA.

Dans le même temps, de nouveaux modèles apparaissent avec un marqueur fort quant à une professionnalisation des services juridiques, capables de réaliser la plupart des tâches auparavant effectuées par leurs avocats. L’accroissement du numérique, accompagné par une montée en puissance de l’intelligence artificielle et de la justice prédictive, obligent l’avocat à se réinventer constamment. Désormais, le droit est un outil au service d’une vision stratégique, toujours plus audacieuse. L’avocat n’est plus un partenaire occasionnel, mais un partenaire de chaque instant. 

Dans un monde où le droit est omniprésent et évolutif, la communication comme nouveau maître-mot

Le besoin d’analyse et de décryptage s’est considérablement renforcé dans le paysage médiatique à l’ombre des fake news qui planent sans cesse et une complexité qui impose le regard d’un expert pour décrypter. La pandémie a accéléré la demande d’experts et les médias ont permis à de nouvelles figures d’émerger : médecins, journalistes, géopoliticiens, économistes… C’est ainsi que les prises de parole médiatique d’avocats pour décrypter des mesures inédites, sanitaires et économiques, se sont multipliées depuis un an : le droit n’a sans doute jamais été plus « au contact » de la société que pendant la période. L’avocat expert est désormais une figure médiatique, ce qui impose une professionnalisation de sa communication.

L’avocat s’est également peu à peu imposé comme vigie des mutations de notre société et se place quotidiennement aux avant-postes de la régulation qui se construit et se réfléchit. À mesure que le droit est omniprésent, nous le retrouvons dans tous les interstices de notre société. Ceci confère une légitimité très forte pour les professionnels du droit. L’avocat reflète la figure du défenseur de nos droits : dans le contexte économique, le droit fait figure de pilier du pacte de notre société par les protections qu’il offre, ou les obligations qu’il impose. L’expert juridique se démarque par sa connaissance fine des rouages du monde économique, les avocats d’affaires étant aux premières loges de la vie économique de notre pays puisque c’est auprès d’eux que les entreprises demandent des conseils. 

En raison des évolutions et des usages, de la jurisprudence, ou des enjeux des entreprises, l’avocat a affirmé au cours des dernières années sa position d’expert sur la scène médiatique auprès du grand public. La communication de l’avocat en conséquence n’a eu de cesse que de se professionnaliser et de s’intensifier pour pouvoir porter cette voix d’expert si nécessaire. Cette transformation est naturelle, car de tout temps les avocats ont été aux avant-postes des mutations de notre société, mais aujourd’hui la demande de confiance se fait d’autant plus pressante.