Tous derrière et lui devant
[Billet]
Par Laurence Garnerie, Rédactrice en chef
Bousculés par l’uberisation du droit, les avocats n’en finissent pas de s’interroger sur la façon dont ils pourraient concurrencer les plateformes de prestations de services juridiques en ligne, comme en témoigne la conférence organisée par l’Incubateur du barreau de Paris le 21 octobre dernier sur les nouveaux business models du droit. Si, dans ce type de manifestation, chacun s’accorde à dire qu’il faut innover, il n’en demeure pas moins que, sur le terrain, la frilosité domine. Par crainte d’outrepasser les limites déontologiques autorisées, les avocats ont tendance à s’abriter sous le parapluie de leurs institutions représentatives. Lesquelles tentent de répondre aux besoins du marché en lançant, pour le barreau de Paris, sa plateforme d’actions collectives la semaine prochaine, et, pour le CNB, une nouvelle plateforme de référencement d’ici la fin de l’année. Des initiatives louables mais qui se contentent de courir derrière le temps perdu en copiant des modèles existants et déjà vieillissants. Là où les cabinets devraient faire preuve d’agilité en imaginant des solutions inédites et adaptées à la spécificité de leur clientèle.