L’idée fait son chemin chez les clients comme dans les cabinets : l’avocat doit désormais se concentrer sur le service à valeur ajoutée et privilégier la standardisation des tâches les plus basiques ou répétitives. Reste à préciser les contours des prestations concernées. Car lorsqu’en plein mouvement de protestation de la profession contre la réforme du financement de l’aide juridictionnelle, le site Demanderjustice.com propose d’offrir 1 000 procédures aux justiciables “délaissés par la grève des bâtonniers”, au motif que “le modèle de l’AJ est périmé, son salut viendra de l’automatisation des procédures”, la confusion entre valeur et prix est à son comble. Insinuer que parce qu’il serait payé au lance-pierre, le travail des avocats lors d’un procès, d’une transaction ou d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité ne pèserait pas davantage que celui d’un algorithme est insultant à la fois pour la profession et les clients les moins favorisés. Sans compter que cette pique ignore une vérité qui peut éclater aussi bien lors d’un divorce que d’une fusion stratégique : il est parfois des conseils humains qui valent de l’or, sans pouvoir être quantifiés par aucun timesheet.